Plus de la moitié des Européens croient que l'UE pourrait s'effondrer d'ici une vingtaine d'années. En France et en Pologne, un tiers des personnes sondées envisagent même le risque d'un conflit sur le continent.
Pour la première fois, une majorité de personnes sondées par une enquête du Conseil européen des relations internationales (ECRF en anglais) juge possible la disparition de l’Union européenne d’ici 10 à 20 ans. Alors même que les enquêtes récentes d’Eurostat reflètent la constance du soutien à l’égard de l’Union.
La montée des nationalismes en Europe serait le sujet d’une inquiétude plus importante que celle motivée par les flux migratoires. L’Europe, garante de la paix, pourrait être frappée par des conflits. Cette fragilité de l’UE est aussi aggravée par le manque de confiance à l’égard des systèmes politiques, qu’ils soient nationaux ou européens. Trois quarts des sondés estiment que le système politique est devenu dysfonctionnel.
La France particulièrement touchée
La disparition de l’UE est un sujet inquiétant dans les 14 pays observés dans cette enquête, mais en France, en Pologne et en Italie, 58% de la population jugent ce risque probable, contre 50% en Allemagne ou 40% en Espagne. La possibilité d’une guerre est « réaliste » chez un tiers des sondés Français et Polonais. Seulement 15% des Français semblent avoir désormais faire confiance au fonctionnement du système politique.
Dans cinq grands pays de l’UE, les plus sceptiques sont celles et ceux qui prévoient de s’abstenir lors des élections européennes, ou de voter pour des partis eurosceptiques. Et parmi celles et ceux qui redoutent un conflit dans le futur, les jeunes sont les plus nombreux.