L'échec de Theresa May renforce le risque d'un Brexit sans accord et le gouvernement britannique, son parlement sortent encore plus affaiblis dans l'opinion publique du pays.
La presse britannique le prédisait depuis plusieurs semaines : la Première ministre a annoncé qu’elle démissionnera le 7 juin de la tête du parti conservateur et de son poste au gouvernement. C’est donc la fin d’une carrière qui l’a amenée au pouvoir en 2016 et l’échec des négociations sur le Brexit s’est achevée avec la présentation de son plan de la « dernière chance », qui a été rejeté par la classe politique.
Née en 1956, elle débute sa carrière à la Banque d’Angleterre entre 1977 et 1983 avant de s’engager en politique en 1986 comme conseillère du borough londonien de Merton. Après le référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, et la démission du premier ministre David Cameron, elle prend la tête du parti conservateur et devient la seconde femme Première ministre après Margaret Thatcher.
L’Europe au centre d’une crise globale
La question de l’Europe aura donc été la raison de la chute que quatre leaders conservateurs : Margaret Thatcher, John Major, David Cameron et Theresa May. Visiblement émue lors de son annonce devant la porte du 10 Downing Street, Theresa May laisse le pays dans l’impasse sur le Brexit. Elle restera néanmoins en fonction jusqu’à ce qu’un nouveau chef de parti soit nommé à sa place, d’ici au 20 juillet.
Avec la forte poussée du parti du Brexit du populiste Nigel Farage au scrutin des Européennes d’hier, seul Boris Johnson semble être favori pour succéder à Theresa May. Les chefs d’Etat européens ont salué le courage de Theresa May mais, pour la Commission européenne, sa démission ne change « rien » à la position des 27 sur l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE.