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La nomination du président de la Commission européenne s’annonce difficile

mardi, 4 juin, 2019 - 15:32

Après une première réunion des chefs d'Etat des 28 membres de l'UE, le mois de juin sera consacré à des négociations complexes pour renouveler les postes des plus hautes fonctions de l'Union.

Après les élections européennes, les tractations vont bon train pour décider qui sera à la tête de la Commission européenne et les réunions devraient durer jusqu’à la fin du mois de juin, tant les différences entre Paris, Berlin et Madrid sont tranchées. C’est que plusieurs postes importants sont à pouvoir, de Bruxelles à Frankfort, comme le président du Parlement européen, du Conseil européen, de la Banque centrale européenne ou du Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères.

On les appelle les « spitzenkandidaten », un terme apparu en 2014 quand les chefs d’Etat et de gouvernement ont accepté l’idée que l’exécutif européen serait lié aux résultat des élections européennes et des majorités parlementaires. Avec un Parlement plus fragmenté que jamais, sans vraie majorité, ce choix démocratique sera plus difficile à respecter. L’équilibre entre l’Est et l’Ouest de l’Europe, petits et grands pays, hommes et femmes, est un véritable casse-tête.

Quatre personnalités en lice

C’est un autre sujet qui reflète les relations tendues entre Paris et Berlin. Les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) restent le groupe le plus puissant du Parlement avec environ 24% des sièges et ont déjà choisi leur candidat, le Bavarois Manfred Weber, « naturellement » soutenu par la chancelière Angela Merkel.

Les centristes et Emmanuel Macron plébiscitent la Danoise Margrethe Vestager, la très respectée commissaire à la Concurrence. Si elle n’a pas été officiellement désignée comme Spitzenkandidatin par sa famille politique, elle bénéficie d’une crédibilité internationale et pourrait être privilégiée en tant que femme car au moins deux postes clés sur cinq devraient revenir à des femmes, pour des raisons évidentes de parité.

Le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans, qui a remporté les élections dans son pays pour les socialistes, est respecté pour la sincérité de ses valeurs européennes. C’est un brillant orateur (en sept langues, dont le russe), mais il subit l’opposition catégorique des dirigeants de l’Est, hongrois, polonais et roumain, qui n’apprécient guère ses rappels à l’ordre en matière de corruption. Il est soutenu par Madrid et Lisbonne.

Enfin, Michel Barnier pourrait faire office de consensus. Son profil de centriste et sa popularité grâce aux longues négociations avec Londres sur le Brexit pourraient lui donner une position d’outsider. Mais à 68 ans, son âge est un handicap et il n’est pas officiellement candidat à une haute fonction européenne.


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