Les navires de croisière utilisent un carburant peu raffiné, extrêmement polluant. Leur accès dans les centres-villes devient une nuisance pour les habitants et affecte la qualité de l'air, particulièrement en Méditerranée.
Après la perte de contrôle d’un paquebot de croisière qui a percuté un bateau de touristes à Venise, le 2 juin dernier, l’industrie touristique n’avait pas besoin d’une étude supplémentaire sur son impact environnemental. L’ONG Transport & Environment vient pourtant de dévoiler une étude portant sur 203 navires ayant fait escale sur les côtes des pays européens en 2017.
Ces 203 navires de croisière ont émis 62.000 tonnes de SOx (dont le dioxyde de soufre), 150.000 tonnes d’oxydes d’azote (Nox) et 10 millions de tonnes de CO2. Pour mieux comprendre ces volumes, l’ONG a mis en relief les émissions de polluants de la flotte de Carnival Corporation, le numéro un mondial de la croisière. En 2017, ses 47 paquebots présents en Europe ont émis dix fois plus d’oxyde de soufre que l’ensemble des 260 millions du parc européen.
Des normes plus strictes pour protéger la Méditerranée
A Venise, les paquebots sont pourtant interdits depuis 2012, mais ils continuent de circuler dans la lagune. Les ports méditerranéens appliquent des normes de pollution moins qu’exigeantes qu’en mer Baltique, en mer du Nord et en Manche. Dans ces zones, les navires sont tenus d’utiliser un carburant dont la teneur en soufre ne dépasse pas 0,1%.
L’Espagne et l’Italie sont les pays les plus touchés par l’escalade du tourisme de croisière. Barcelone, Palma de Majorque et Venise sont les ports les plus pollués d’Europe par ces navires, mais la Grèce, la France et la Norvège font aussi partie du Top 5 des pays européens les plus affectés par la pollution de l’air. Marseille, Nice et Toulon figurent dans le classement des 50 ports les plus pollués d’Europe, respectivement à la 8ème, 39ème et 49ème place.