Le politique migratoire divise toujours les pays européens ayant accès à la Méditerranée. L'accueil et la solidarité sont mis en avant, sans préciser comment.
Réunis à Malte, les dirigeants du groupe informel Med 7 (France, Italie, Portugal, Espagne, Malte, Chypre, Grèce) ne sont pas parvenus à définir une stratégie commune sur l’accueil des migrants. Des grands principes ont trouvé un consensus comme consolider les frontières extérieures en suivant une politique commune et « solidaire », mais la position de l’Italie n’a pas permis d’aller plus loin, le pays refusant depuis plus d’un an les bateaux humanitaires dans ses ports.
C’est le cas du Sea Watch, navire de l’ONG allemande, qui a secouru cette semaine 52 migrants au large de la Lybie et qui tente de rejoindre Lampedusa, après avoir refusé de ramener les migrants vers Tripoli, comme lui demande le ministre italien de l’intérieur Matteo Salvini. Le Sea Watch est actuellement le seul navire humanitaire au large de la Lybie, les autres étant bloqués à quai par plusieurs Etats comme l’Espagne, Malte, l’Italie.
Des politiques d’accueil divergentes
Le Sea Watch est donc le dernier symbole de l’absence de coordination des pays européens les plus concernés par les flux migratoires provenant d’Afrique. L’Italie et Malte exigent une répartition automatique et équitable des migrants entre tous les pays de l’Union européenne. La France préfère un débarquement dans le port le plus proche, dans des centres contrôlés par l’UE, puis une répartition vers les pays volontaires.
L’Italie et l’Espagne ont accueilli ces dernières années des centaines de milliers de migrants. La dernière note de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) révèle que la France enregistre de moins en moins de migrants venant de l’Afrique. Sa part s’est considérablement réduite, passant de 38% des migrants africains dans les pays de l’OCDE en 2001 à 30% en 2016.