"Il est souvent plus rapide d'élire un nouveau pape que de s'entendre sur ces postes particuliers" a ironisé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
Les dirigeants européens se sont réunis le jeudi 20 juin à Bruxelles ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le nom du futur président de la Commission, ainsi que les autres nominations aux grands postes de l’UE. Cet échec souligne à nouveau les oppositions entre la France et l’Allemagne, Emmanuel Macron refusant la nomination du prétendant défendu par Angela Merkel, l’Allemand Manfred Weber, candidat désigné par le parti Populaire Européen (PPE, droite).
Non seulement Manfred Weber a été écarté, mais aussi les autres favoris des discussions, Frans Timmermans pour les socialistes (S&D) et Margrethe Vestager pour les libéraux (RE). Si certains éditorialistes pensent que le Président français a remporté la première manche en refusant le système des « Spitzenkandidat », d’autres comme le Huffington Post regrettent que le marchandage et le mépris démocratique vont encore prendre la tête de l’UE. « On en revient à la tambouille ».
Eventualité d’une crise institutionnelle
Si aucune majorité n’est obtenue, les blocages pourraient créer des dégâts en chaîne. Cette situation de blocage pourrait déboucher sur une crise institutionnelle au sein de l’Union. Il ne reste en effet que quelques jours pour trouver une solution avant le prochain sommet programmé le 30 juin. L’élection du président du Parlement est programmée pour le 2 juillet.
Donald Tusk a été désigné pour poursuivre les discussion avec Macron, Merkel, l’Espagnol Sanchez et Juncker, en marge du G20 d’Osaka la semaine prochaine. Les quatre chefs de file des quatre groupes parlementaires seront aussi sollicités. Pour l’instant, cette impasse politique s’ajoute à d’autres problèmes découlant du nouveau parlement, beaucoup plus fragmenté qu’il ne l’était dans l’Assemblée sortante.