Peu de pays européens interdisent complètement le commerce de l'ivoire, ce qui montre que le trafic subsiste toujours sur le continent, alors que la contrebande encourage les réseaux criminels et certains réseaux terroristes et que le braconnage se développe à nouveau.
Le commerce de l’ivoire reste la principale cause de l’extinction des éléphants et la France dénonce les « résistances » de l’Union européenne à interdire totalement le commerce de l’ivoire. Cette question sera abordée lors de la prochaine Conférence des Nations unies sur les espèces menacées en août à Genève.
Seuls cinq des 28 Etats membres prohibent ce commerce, selon Yann Wehrling, ambassadeur de France à l’Environnement : la France (depuis 2016), le Luxembourg, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Belgique. Les Etats-Unis et la Chine ont également fermé leur marché à l’ivoire (respectivement en juin 2016 et fin 2017), mais restent au centre du marché principal pour l’ivoire.
Divergences africaines
Une trentaine de pays africains cherchent à réinscrire les éléphants à l’Annexe 1 de la Convention, qui signifie « interdiction totale » de commerce. Or, les éléphants qui s’y trouvaient en 1989 ont été en partie repassés en Annexe 2 en 1997 (commerce encadré) car les populations de pachydermes d’Afrique australe avaient vu leurs populations prospérer.
Depuis le braconnage a repris à grande échelle. Un quart des éléphants d’Afrique ont été abattus au cours de la décennie écoulée : environ 30.000 têtes, sur une population estimée à un demi-million. Les rhinocéros sont aussi concernés.
Le trafic, estimé à 20 milliards de dollars par an, est le quatrième commerce illégal le plus lucratif après les armes, la contrefaçon et les êtres humains.