Le débat controversé sur l'alimentation humaine ne fait que commencer. En Europe, on consomme 4,5 fois la quantité de viande rouge recommandée. Les experts du Giec encouragent désormais les régimes végétariens.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), créé par l’ONU, devrait remettre ce jeudi 8 août un nouveau rapport spécial sur le changement climatique et l’utilisation des sols. Réunis à Genève, ces experts pensent qu’il sera impossible de maintenir les températures mondiales sans changer la manière de produire de la nourriture.
Ce rapport devrait mettre en avant les régimes végétariens et végétaliens : « la consommation de régimes alimentaires sains et durables, tels que ceux basés sur les céréales secondaires, les légumineuses, les légumes, les noix et les graines… offre des opportunités majeures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ».
Que ce soit la viande, les œufs ou les produits laitiers, tous nuisent à l’environnement. Il faut 13.500 litres d’eau pour produire un kilogramme de viande de bœuf; 542 litres d’eau pour obtenir un seul blanc de poulet.
Un exemple: la production de soja
L’élevage industriel européen dépend trop du soja d’Amérique latine. Or la production de soja a plus que doublé dans le monde en vingt ans, passant de 144 millions de tonnes en 1997 à 352 millions de tonnes en 2017. Cette agriculture intensive contribue à déboiser de grandes portions de forêts et de territoires vierges au bénéfice de l’alimentation des animaux d’élevage et l’Union européenne (UE) est le deuxième importateur mondial.
Comme les trois principaux producteurs de soja sont les Etats-Unis, le Brésil et l’Argentine, l’élevage industriel européen (volaille, porcs, vaches laitières, bovins) impacte directement la déforestation. Selon Greenpeace, « le soja est la deuxième cause de déforestation dans le monde mais, à l’échelle de l’Europe, c’est la première cause de déforestation importée ».