Cette nouvelle législation permettrait de lutter contre le marché noir, garantir la qualité du produit, imposer des taxes et financer la prévention sur l’usage des drogues.
Le ministre de la Santé, Etienne Schneider, souhaiterait légaliser le cannabis, ce qui ferait du Luxembourg le premier pays du continent à adopter des mesures similaires (avec le Canada, l’Uruguay et dix états américains). En concertation avec le ministère de la Justice, la nouvelle législation réglementerait la consommation, interdirait la culture domestique et imposerait un âge minimum (18 ans).
Actuellement, le Luxembourg tolère la possession d’un peu de cannabis récréatif, mais interdit de cultiver, d’acheter et de vendre. Afin de répondre à un souci de santé publique, Etienne Schneider estime que la légalisation écarterait le marché au noir et les produits non contrôlés. « La législation sur la drogue que nous appliquons depuis 50 ans n’a pas marché » a-t-il déclaré à Politico. « Interdire les produits les a rendus plus attrayants aux yeux des jeunes ».
Ne pas suivre l’exemple hollandais
Le modèle luxembourgeois serait en revanche bien différent de la référence européenne, les Pays-Bas. Pas question d’instaurer des coffee-shops et les étrangers n’auront pas le droit d’acheter afin de ne pas encourager le tourisme de la drogue. Cette réforme, qui pourrait être finalisée avant fin 2019, bénéficie d’une coalition de gauche au pouvoir. Le ministre de la Santé s’adresse en outre à ses partenaires européens : « J’espère que chacun de nous va adopter une attitude plus ouverte à l’égard des drogues ».
L’usage du cannabis a été dépénalisé, sous certaines conditions, dans plusieurs pays. Les Pays-Bas ont ouvert la voie en tolérant, dès 1976, la consommation et la vente au détail de moins de 5 g dans les célèbres coffee shops. En Espagne, où il existe plus de 500 clubs privés de cannabis, la culture et l’usage du produit sont légaux dans un espace privé. En Allemagne, la possession en faible quantité (de 6 à 15 g selon les régions) est tolérée, comme en République tchèque ou au Portugal, où la possession de cannabis en dessous de 25 g est dépénalisée.