Le Groenland est la seule fenêtre de l'Union européenne sur la zone arctique. Avec une fonte des glaces qui a été multipliée par quatre entre 2003 et 2013, l'île est désormais la source de convoitises, notamment de la Chine et de la Russie.
Quand le président américain a confirmé aux journalistes du Wall Street Journal, le 15 août dernier, qu’il envisageait d’acquérir le Groenland pour l’intégrer au territoire américain, la stupéfaction a été grande sur l’île et au Danemark, dont le Groenland dépend. « Ce doit être un poisson d’avril. Totalement hors saison » a déclaré l’ex-Premier ministre Lars Lokke Rasmussen. « S’il envisage vraiment cela, alors c’est la preuve définitive qu’il est devenu fou. L’idée que le Danemark vende 50.000 citoyens aux États-Unis est complètement ridicule » a ajouté un porte-parole du parti populaire danois.
Quelques jours plus tard, Donald Trump réitère sa proposition : « Essentiellement, c’est une grosse transaction immobilière ». Le Groenland « fait beaucoup de mal au Danemark parce qu’ils perdent environ 700 millions de dollars chaque année pour l’entretenir ». Et stratégiquement, pour les États-Unis, ce serait sympa » a-t-il ajouté.
Une position effectivement stratégique
Avec la fonte des glaces, le Groenland se trouve désormais à l’entrée des routes de l’océan Arctique. L’île, d’une superficie de 2,166 millions de Km2 (soit quatre fois celle de la France), regorge de ressources naturelles : eau douce, poissons, pétrole, gaz, minerais et terres rares qui sont largement inexploitées. Pour Donald Trump, il s‘agit de barrer la route à la Chine, qui est le premier investisseur au Groenland.
Mais aussi la zone est intéressante pour la défense américaine puisque les États-Unis possèdent déjà une base aérienne à Thulé, dans le nord-ouest du territoire. L’île est le premier rideau de défense face à la menace russe.