La déforestation de l’Amazonie inquiète la communauté internationale et le sujet devient une source de tension diplomatique qui remet en cause l’accord de libre-échange UE-Mercosur.
Il aura fallu plusieurs semaines pour que les incendies qui ravagent plusieurs régions de l’Amazonie deviennent un sujet mondial et enflamment les relations diplomatiques entre le Brésil et l’Europe. Les réseaux sociaux ont contribué à lancer l’alerte, relayée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a déclaré : « En pleine cris climatique mondiale, nous ne pouvons accepter davantage de dégâts sur une source majeure d’oxygène et de biodiversité ».
118 ONG se sont élevées contre « l’irresponsabilité » du président brésilien, Jair Bolsonaro, dans une tribune qui dénonce une politique qui encourage la déforestation. Une pétition a recruté plus de 3 millions de personnes sur la plateforme Change.org. Selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE), 75.336 feux de forêt ont été enregistrées au Brésil de janvier à août, soit 84% de plus que sur la même période l’an dernier. Plus de 52%concernent l’Amazonie.
Une « crise internationale »
Emmanuel Macron s’est emparé du sujet le jeudi 22 août sur Twitter : « Notre maison brûle. Littéralement. (…) C’est une crise internationale. Membre du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence ». Le président brésilien, qui ne fait pas partie des invités à Biarritz, considère que le président français « instrumentalise une question intérieure au Brésil et aux autres pays amazoniens » qui reflète une « mentalité colonialiste ».
Mais la pression ne fait que croître et prend une dimension commerciale. Le chef de l’État français s’est prononcé aujourd’hui contre le traité de libre-échange UE – Mercosur : « Compte tenu de l’attitude du Brésil ces dernières semaines, le président de la République ne peut que constater que le président Bolsonaro lui a menti lors du sommet d’Osaka. Dans ces conditions, la France s’oppose à l’accord Mercosur en l’état ».