L’aide européenne en direction de l’Amazonie se heurte à la responsabilité des pays occidentaux qui bénéficient des produits agricoles ou miniers provenant de la déforestation.
Les feux de déforestation qui affectent le bassin amazonien ont secoué le G7 avec un affrontement diplomatique entre Emmanuel Macron et le président brésilien Jair Bolsonaro. Au-delà de l’échange d’insultes, le G7 a promis de s’engager pour lutter contre les incendies en débloquant 20 millions de dollars pour envoyer des avions bombardiers d’eau. La France offre son appui militaire à partir de la Guyane et l’ONU offre un plan d’aide à la reforestation.
De son côté, le Royaume-Uni promet 10 millions de Livres pour aider les populations affectées et la reforestation. Le Canada voudrait contribuer à hauteur de 15 millions de dollars. Le groupe LVMH offre 10 millions de dollars et l’acteur Leonardo DiCaprio 5 millions de dollars. Au total, les promesses de dons dépassaient, le lundi 26 août, 50 millions d’euros.
Revirement du Brésil
Mais le lendemain, le Brésil a rejeté l’aide proposée par les pays du G7 alors que certaines ONG, comme Réseau Action Climat, considèrent que la somme promise n’est pas à la mesure de la catastrophe écologique. Le Grand Conseil coutumier des peuples amérindiens et bushinengé, qui défend les tribus de Guyane, est intervenu en rappelant que ces incendies ne sont pas « que de simples feux, c’est l’œuvre du capitalisme ».
Le président bolivien, Evo Morales, a salué la « petite, toute petite » contribution du G7 tout en considérant que l’Alliance pour l’Amazonie, proposée par Paris, est une bonne nouvelle. Finalement, à la surprise générale, le Brésil a fini par accepter l’aide « d’organisations étrangères et même de pays », à condition de contrôler les fonds. « Le point essentiel est que cet argent, une fois entré au Brésil n’aille pas à l’encontre de la souveraineté brésilienne et que la gestion des fonds soit sous notre responsabilité » a déclaré un porte-parole du président Bolsonaro.