L’ultimatum de Boris Johnson inquiète les marchés qui redoutent l’incertitude que pourraient provoquer des élections anticipées avant la date butoir du 31 octobre.
En tombant à 1,1959 dollar mardi 3 septembre, la devise britannique a atteint un niveau plus vu depuis le 7 octobre 2016. Depuis le référendum sur le Brexit en juin 2016, la monnaie a perdu près de 20% de sa valeur. Elle a chuté de 2,4% sur la seule semaine passée. Et le Royaume-Uni a perdu entre deux et trois points de croissance en trois ans.
Alors que Boris Johnson s’adresse au Parlement et que la majorité absolue de son parti se désagrège, les signaux économiques semblent s’aligner à la baisse. Lundi, l’indice PMI des directeurs d’achats du secteur manufacturier britannique a chuté à son plus bas niveau depuis sept ans. Au deuxième trimestre, la croissance a été négative (-0,2%). Heureusement, elle devrait être légèrement positive au troisième trimestre, ce qui évitera de justesse une récession.
Vers de nouvelles élections ?
Un premier vote portant sur le calendrier du Brexit doit avoir lieu aujourd’hui à la Chambre des communes. Si son issue est négative pour le gouvernement, Boris Johnson proposera une motion pour organiser des élections législatives le 14 octobre. Déjà, le député conservateur Philip Lee, opposé au « No Deal », a quitté la majorité des Tories pour rejoindre les Libéraux-Démocrates.
Un Brexit sans accord ferait perdre aux Britanniques 16 milliards de dollars d’exportations vers l’Union européenne, et plusieurs autres milliards vers les autres pays, a alerté l’ONU aujourd’hui. Du côté de Bruxelles, on a fortement démenti les déclarations de Boris Johnson qui a affirmé que des progrès avaient été faits dans les discussions sur un prochain accord.