Cet exécutif est plus pro-européen que le précédent et Giuseppe Conte s’est attaché à former une équipe respectant un équilibre entre deux forces qui s’étaient jusqu’ici toujours combattues.
Après un mois de crise politique, les membres du gouvernement du Premier ministre Giuseppe Conte ont prêté serment ce matin devant le président Sergio Mattarella. Les 21 ministres – sept femmes et quatorze hommes – officialisent l’accord obtenu entre les sociaux-démocrates et le mouvement Cinq Etoiles.
En effet, les deux forces politiques sont équitablement représentées avec dix ministres du M5S, neuf du Parti démocrate, un ministre issu de Libres et Égaux (LEU, à gauche) et la ministre de l’Intérieur, sans étiquette. Cet équilibre porte la marque du Premier ministre qui est parvenu à créer une alliance à priori contre-nature, qui a été approuvée par le parti de Luigi Di Maio, ce dernier décrochant le ministère des Affaires étrangères.
Un gouvernement plus européen
La composition de ce gouvernement met en valeur Roberto Gualteri, le nouveau ministre de l’Économie, eurodéputé pro-européen, qui devrait rassurer la Commission européenne et qui aura la lourde tâche de boucler le budget du pays. Luciana Lamorguese, ancienne préfète de Milan, remplace Matteo Salvini, ce qui devrait aider à un apaisement européen sur les questions migratoires.
Ce gouvernement giallorosso (jaune-rouge) symbolise le front anti-Salvini. Convaincu qu’il obtiendrait de nouvelles élections après avoir mis fin, le 8 août dernier, à la coalition gouvernementale entre le M5S et la Ligue, Salvini est le grand perdant de cette alliance. Il reste néanmoins crédité de 30% d’intentions de vote et a appelé à une grande manifestation, le 19 octobre, à Rome.