La faillite de cette vieille agence de 178 ans marque la fin d'une époque, celle d'un tourisme de masse. Dans les pays du sud de l'Europe, de nombreuses pertes d'emploi sont à redouter.
L’annonce de la banqueroute du voyagiste Thomas Cook a envoyé un vent de panique chez 650.000 touristes dans le monde et de nombreux hôtels, sur le pourtour méditéranéen, pourraient ne pas se relever, entraînant la perte d’emploi de milliers de personnes. Sur les 22.000 salariés dépendeant du tourisme, dont 780 en France, l’inquiétude est grande dans l’attente d’un placement en redressement judiciaire.
En Espagne, le groupe compte une cinquantaine d’hôtels en propriété ou en mandant de gestion, qui ont accueilli 3,6 millions de touristes l’an dernier, principalement dans les îles Canaries et Baléares. La disparition de Thomas Cook entraînera une perte de plus de 200 millions d’euros pour l’ensemble du secteur touristique.
En Grèce, 70% des hôtels ont un contrat avec Thomas Cook, ce qui concerne trois millions de personnes chaque année, alors que le pays retrouvait une affluence touristique record. Cela représente à peu près 10% de la totalité des visiteurs et donc un dixième des recettes touristiques totales du pays.
En Tunisie, 10.000 personnes sont concernées, dont 4500 vacanciers britanniques qui ont été rapatriés à partir de lundi 23 septembre. Avec plus de 300 établissements partenaires de l’agence, la perte est estimée à environ 60 millions d’euros, pour les seuls hôteliers, et 100 millions pour les restaurants, guides, etc.
Polémique anglaise
Enfin, la faillite de Thomas Cook a révélé les salaires des dirigeants de l’entreprise qui, pourtant, accumulait les dettes. Peter Fankhauser, le dernier patron, a touché près de dix millions d’euros en quatre ans, dont près de la moitié en bonus. Au cours de la dernière décennie, les directeurs généraux se sont partagés 21,2 millions d’euros