Les restrictions américaines au droit à l'avortement inquiètent et certains États européens sont encore en retard par rapport à un droit fondamental qui reste contesté par les mouvements religieux.
En France, 200.000 femmes ont recours à l’avortement chaque année. De l’autre côté de l’Atlantique, les lois anti-interruption de grossesse (IVG) se sont multipliées et ce mouvement inquiète fortement les mouvements féministes. En Europe, si une grande majorité des pays autorise le recours à l’avortement, plusieurs Etats restent à la traîne concernant ce droit élémentaire.
Malte, par exemple, interdit l’IVG quelle que soit la situation. Les femmes qui décident de mettre fin à leur grossesse risquent jusqu’à trois ans de prison et la même peine est prévue pour leur praticien. La Pologne, qui avait autorisé l’avortement jusqu’en 1993, subit de nombreuses pressions de la part des mouvements catholiques. Aujourd’hui, l’IVG n’est permise qu’en cas de viol, d’inceste et de malformations fœtales graves, mais même ce dernier motif est désormais contesté.
Les principautés d’Andorre et de Monaco restent restrictives car le droit n’est autorisé qu’en cas de grossesse à risque pour la femme, de viol et de troubles irréversibles du fœtus. Monaco a décidé, depuis août dernier, de ne plus pénaliser les femmes qui ont recours à l’IVG. A ce jour, elles encouraient jusqu’à trois ans de prison et 18.000 euros d’amende.
Un accès parfois fragilisé
Depuis 2018, la Chypre a assoupli sa législation qui permet désormais à quiconque de mettre fin à une grossesse dans un délai de 12 semaines, sans justifier d’un risque pour sa santé. Même chose pour l’Irlande du nord où une large majorité de députés britanniques a voté des amendements pour étendre le droit à l’avortement et au mariage pour tous. Mais, pour l’instant, l’avortement est toujours illégal en Irlande du nord, sauf si la grossesse menace la vie de la mère.
Cependant le droit à l’avortement reste fragile dans les pays où il est autorisé. Ce droit fondamental est attaqué par la fermeture de cliniques et certains médecins font valoir leur clause de conscience pour refuser de pratiquer une IVG.