Pour la première fois depuis 2016, la Grèce est redevenue la principale porte d'entrée des migrants en Europe. Le nouveau gouvernement voudrait accélérer le retour des réfugiés vers la Turquie alors d'autres réfugiés tentent de fuir les zones de conflit en Syrie.
2019 a vu le nombre de demandeurs d’asile et de migrants exploser en Grèce et les camps d’accueil sont largement débordés sur les îles proches de la Turquie. Après des appels à l’aide adressés à l’Union européenne, le gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir depuis juillet, a fait adopter un projet de loi durcissant la législation sur les demandeurs d’asile.
Selon cette loi, les demandeurs d’asile auront mois de possibilités de faire faire appel à la suite d’un refus d’asile. L’Etat a élargi la liste des pays tiers jugés « sûrs » pour y envoyer des migrants. La durée légale de rétention des demandeurs d’asile sera aussi rallongée et le renforcement des contrôles frontaliers sera renforcé.
Inquiétude des ONG
Les partis de gauche et les ONG dénoncent ces critères plus restrictifs, qui font écho aux menaces de la Turquie qui pourrait très bien ouvrir ses frontières et laisser de nombreux réfugiés atteindre l’Europe. Le Conseil de l’Europe se montre aussi inquiet, par la voix de la commissaire aux droits de l’homme, Dunja Mijatovic.
Les cinq îles grecques disposant de centres de réception et d’identification (Lesbos, Samos, Leros, Kos, Chios) subissent un nombre accru d’arrivées, surtout depuis cet été et durant les mois de septembre et octobre. Les mouvements de troupes turques et soviétiques au nord de la Syrie alimentent aussi une nouvelle vague de réfugiés, notamment Kurdes. Avec l’hiver qui arrive, la situation humanitaire dans cette région pourrait devenir à nouveau intenable.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime à 34.000 le nombre de réfugiés dans ces « huit spots » grecs, conçus en théorie pour 6000 personnes.