L'Indonésie a déjà essayé plusieurs négociations bilatérales pour parvenir à un accord et préserver sa production. Mais l'Union européenne veut en réduire son utilisation d'ici 2030.
Critiquée par les défenseurs de l’environnement pour la déforestation qu’elle entraîne en Asie du Sud-Est, l’huile de palme est vue comme l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité tropicale. Et comme l’Union européenne veut en réduire son usage, l’Indonésie, premier producteur mondial, a décidé de poursuivre l’UE en justice devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour sa politique « discriminatoire ».
Avec 30 millions de tonnes produites chaque année, le pays est en première ligne face au compte à rebours européen, qui a fixé une date pour la fin de son utilisation : 2030. Tant qu’à la Malaisie, deuxième producteur mondial, elle menace aussi de poursuivre l’UE. Cette crise commerciale pourrait déboucher sur une crise politique.
Progression de la consommation en France
La France agricole est dépendante de l’huile de palme. En 2017, l’huile de palme incorporée aux essences a progressé de 36%, ce qui contrarie d’ailleurs les producteurs de blé, de maïs et de betteraves car la production de l’éthanol français reste stable.
Il y a un mois, les députés français ont été contraints à délibérer à nouveau sur l’huile de palme transformée en carburant. Quelques députés, dont plusieurs des Bouches du Rhône, où se trouve l’usine de Total de La Mède, avaient déposé un amendement pour réintroduire l’avantage fiscal de l’huile de palme pour carburant.
La production d’huile de palme est utilisée à 80% dans le secteur alimentaire.