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Homophobie : les thérapies de conversion en Europe

vendredi, 20 décembre, 2019 - 15:40

Pour une minorité de la population qui rejette les droits LGBT, les thérapies de conversion restent un traitement violent et traumatisant car elles s'adressent souvent aux jeunes. L'Europe s'est engagée à traiter le problème, mais peu de pays ont entamé une réflexion sur le sujet.

On croyait qu’elles appartenaient au passé : les thérapies de conversion se multiplient en Europe après un essor inquiétant aux Etats-Unis où les groupes fondamentalistes cherchent à « guérir » les personnes LGBT. Sous couvert de programmes sensés « accompagner l’homosexualité », les thérapies de conversion sont surtout des moyens de pression spirituels, psychologiques ou médicaux en direction des personnes LGBT, souvent très jeunes.

L’école de droit de l’Université UCLA, le Williams Institute, a publié en 2018 une étude qui évaluait à 700.000 le nombre d’Américains, âgés de 18 à 59 ans, qui auraient subi de tels traitements, qui comprennent parfois des électrochocs.

L’Europe s’engage lentement

Le gouvernement allemand a présenté cette semaine une loi pour interdire ces thérapies de conversion. L’Allemagne pourrait devenir le deuxième pays de l’Union européenne à légiférer, avec Malte. Pourtant, le Parlement européen a déjà voté, le 1er mars 2018, à une très large majorité (435 voix pour, 109 contre et 70 abstentions) un amendement condamnant ces thérapies, tout en encourageant les Etats membres à les interdire.

Au même moment, le rapport annuel sur les droits fondamentaux dans l’Union européenne revenait sur l’importance de la lutte contre la discrimination, l’inclusion dans les programmes scolaires des valeurs d’acceptation envers les LGBT, et la dépathologisation des personnes transgenre. Plusieurs pays ont depuis débuté un travail législatif en ce sens, comme la Belgique et le Royaume-Uni.

En France, un projet de loi devrait être présenté en janvier 2020, après une proposition de loi en mars 2018 qui n’avait pas abouti. Cette réflexion est menée par la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon et le député LFI Bastien Lachaud. « Ces thérapies poussent au silence, les enfants n’osent pas porter plainte contre leurs parents, ils n’ont pas l’impression qu’ils leur font quelque chose de mal » déclare la députée. « Il est important de définir précisément la pratique des thérapies de conversion dans la loi afin d’aboutir à leur interdiction et donc à terme leur disparition, ce qui est l’objectif ultime de ce projet de loi » ajoute Bastien Lachaud.

 


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