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Le rapprochement entre la Turquie et la Libye inquiète l’Europe

samedi, 28 décembre, 2019 - 11:32

De nouvelles tensions en Libye pourraient faire flamber les prix du pétrole, aggraver la guerre civile, provoquer un nouveau flux migratoire en direction de l'Europe et attiser les factions terroristes proches du Sahel.

Depuis le mois de novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan multiplie ses projets de rapprochement avec la Libye, complexifiant un peu plus les rapports de forces dans le pays, miné par la guerre civile depuis 2011. Le 25 décembre, il  rencontrait le président tunisien pour négocier son soutien, le lendemain il annonçait qu’un projet de loi sur l’envoi de troupes en Libye serait présenté au Parlement d’Ankara en début janvier.

Le gouvernement libyen, dirigé par le premier ministre Sarraj, officiellement reconnu par la communauté internationale, soutenu par le Qatar et la Tunisie, ne contrôle qu’une partie du territoire. Son opposant, le maréchal Khalifa Faftar, domine la partie Est du pays, qui possède la plus grande partie des réserves pétrolières. Il est soutenu par l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, la Jordanie et plus discrètement par la Russie et la France.

Un conflit aux portes de l’Europe

L’intervention accrue de la Turquie et de la Russie dans la région pourrait provoquer une escalade dans un conflit où les deux protagonistes principaux, sur place, sont presque à force égale. La situation libyenne ne cesse de fluctuer, le reste du pays étant partagé entre les milices Touareg, l’Etat islamique, Ansa al-charia, des milices venues du Tchad et du Soudan, sans oublier les contrebandiers et les trafiquants.

Pour l’Italie, l’espoir est de garder les migrants chez eux et de soutenir le pouvoir en place à Tripoli car ne nouvelle vague migratoire entraînerait une nouvelle crise politique en Europe. La France est engagée depuis six ans dans la lutte terroriste dans le Sahel et redoute un nouveau front. La Turquie veut ouvrir une nouvelle zone d’influence dans la région qui ferait diversion face aux difficultés de sa politique intérieure. A cela s’ajoute la crainte d’une hausse des tarifs pétroliers si la situation se détériorait davantage.


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