Les pays membres de l'Union européenne ont été pris de court par l'intervention américaine et les discussions sur le sujet du nucléaire iranien sont désormais au point mort.
L’assassinat du général iranien Qassem Soleimani est décrit comme l’action américaine militaire la plus marquante au Moyen-Orient depuis le lancement de la guerre en Irak de 2003 contre Saddam Hussein. Mais l’entourage de Donald Trump a critiqué les pays européens pour leur manque d’aide. « Franchement, les Européens n’ont pas été aussi utiles que je l »espérais » a déclaré le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo. « Les Britanniques, les Français, les Allemands doivent tous comprendre que ce que nous avons fait, ce que les Américains ont fait, sauve des vies en Europe aussi ».
C’est que le risque d’escalade dans la région est évident. Ainsi, les Etats-Unis ont décidé d’envoyer entre 3000 et 3500 militaires qui seront déployés dans la région afin de protéger les intérêts américains. L’Union européenne, à travers la voix de Josep Borrel, haut représentant pour les relations étrangères, a déclaré que « le cycle actuel de violence en Irak doit être arrêté avant qu’il ne devienne hors de contrôle ».
Espoirs de dialogue anéantis avec l’Iran
Depuis le retrait américain des accords sur le nucléaire iranien, l’Union européenne tentait désespérément de garder le contact avec la République islamique, tout en essayant de trouver des solutions au mesures de boycott qui ont affecté de nombreuses grandes entreprises du continent.
« On est entré dans une nouvelle configuration, dont les Européens ne voulaient absolument pas, celle d’une confrontation très sérieuse, où l’heure n’est plus aux négociations. Il faut s’attendre à une réponse très dure de l’Iran. Dans ce contexte, l’Europe apparaît comme ignorée, voire méprisée » a résumé Joseph Bahout, chercheur associé au Centre Carnegie.
Pour l’instant, le Premier ministre Boris Johnson est resté silencieux sur l’actualité irakienne et la politique du Royaume-Uni est souvent alignée sur celle des Etats-Unis. Avec le Brexit et la possibilité d’un rapprochement économique accru entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, un nouveau sujet de désaccord apparait entre Londres et l’Union européenne.