Avoir accès à une interruption volontaire de grossesse n'est pas garanti dans tous les pays, et de nombreuses femmes n'ont pas d'autre choix que de partir à l'étranger.
Sur les 28 Etats membres, 26 autorisent l’interruption de grossesse, mais plusieurs pays présentent toujours des limitations à un droit fondamental pour les femmes. A Malte, l’avortement est toujours strictement interdit, sans aucune exception. Et les peines peuvent être lourdes : trois ans de prison pour la femme qui avorte et quatre ans pour le médecin qui pratique l’IVG.
Après Malte, la Pologne est l’autre pays qui restreint le plus l’avortement. Depuis 1993, l’IVG est autorisée dans trois cas seulement : pour le viol ou l’inceste, quand la vie de la mère est en danger ou en cas de malformation du fœtus. Mais même dans ce dernier cas, le corps médical invoque parfois une clause de conscience : ainsi, 4000 médecins polonais refusent de pratiquer l’avortement.
Et des incohérences subsistent
L’Allemagne est ainsi un cas à part. Les Allemandes ont le droit d’avorter, mais les médecins ont l’interdiction de donner des informations sur leur pratique. En effet, l’article 219a du Code pénal allemand, adopté en 1933, juste après l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, interdit aux médecins de dire qu’ils pratiquent l’avortement. L’Allemagne impose en outre un délai de réflexion de quelques jours. Ce délai a été abandonné en France et, depuis 2017, le délit d’entrave numérique à l’IVG punit les sites Internet qui diffusent de fausses informations sur le sujet.
Le Royaume-Uni et la Finlande obligent les femmes désirant avorter à obtenir une autorisation. Les Britanniques doivent ainsi consulter deux médecins différents pour des raisons sociales ou médicales.