La marge de manoeuvre du premier ministre Pedro Sanchez est limitée, mais c'est un symbole de sortie de crise pour le leader socialiste, à la tête du premier exécutif de cotation dans le pays depuis la fin de la dictature franquiste, en 1975.
Après deux élections législatives en 2019, le socialiste Pedro Sanchez a finalement été reconduit, hier, à la tête du gouvernement à la Chambre des députés, avec 167 votes pour, 165 contre et 18 abstentions. Cette petite majorité permet au premier ministre d’envisager un gouvernement pour la semaine prochaine, ce qui sort l’Espagne de huit mois de paralysie politique.
La coalition, créée avec la gauche radicale de Podemos et plusieurs petits partis dont les nationalistes du Parti national basque (PNV), a aussi bénéficié de l’abstention des 13 députés du parti séparatiste catalan ERC (Gauche républicaine de Catalogne).
Cette abstention, âprement négociée, devrait ouvrir la voie à une nouvelle négociation entre Madrid et Barcelone afin de résoudre le conflit sur l’autodétermination de la Catalogne. Mais la très petite majorité obtenue par le premier ministre laisse présager une manœuvre restreinte et une législature compliquée.
L’alliance entre les socialistes et l’ERC a tout de suite été dénoncée par la droite du Parti populaire et l’extrême droite de Vox, troisième force politique du pays, qui parle de « trahison ».
Retour vers une politique plus à gauche
Les socialistes et Podemos se sont mis d’accord pour un programme de gauche afin de limiter la progression des forces de droite, surtout le jeune parti Vox. Le Smic devrait être revalorisé, les plus riches et les grandes entreprises vont subir une hausse de la fiscalité. Sont aussi prévus l’encadrement des loyers et l’abrogation partielle de la réforme du marché du travail adoptée en 2012 par les conservateurs.
