Cette épidémie alimente les craintes d'une réapparition d'un virus de type Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), hautement contagieux, qui avait tué 650 personnes en Chine et à Hongkong en 2002 et 2003.
Alors qu’un comité ad hoc de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se réunit aujourd’hui pour décider s’il est opportun de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, le bilan du nouveau coronavirus 2019-nCoV s’alourdit en Chine, avec neuf morts. A ce jour, le virus a été diagnostiqué auprès de 440 patients. Son origine exacte n’est pas confirmée et sa période d’incubation inconnue, mais il se transmet par les voies respiratoires et il « pourrait muter et se propager plus facilement ».
L’épicentre viral se trouve à Wuhan, au centre de la Chine, plaque tournante en matière de transports et noeud ferroviaire, avec de très nombreuses lignes de trains à grande vitesse passant par la ville. Les autorités craignent que le virus ne se propage lors des vacances du Nouvel An lunaire, fixé cette année le 25 janvier. Déjà, près de la moitié des provinces chinoises sont touchées.
Un risque faible en Europe et aux Etats-Unis
Les autorités sanitaires occidentales ne veulent pas reproduire la lenteur de l’alerte chinoise face à l’apparition du virus, il y a un mois. Les premier cas étrangers sont apparus au Japon, en Corée du Sud, en Thaïlande et Taïwan, ainsi qu’une première personne aux Etats-Unis. « Nous nous attendons à d’autres cas aux Etats-Unis et dans le monde » a déclaré Nancy Messonnier, des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) à Atlanta.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, rejoint les autorités américaines pour considérer que « le risque d’introduction de cas liés à cet épisode est faible ». Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) confirme cette estimation : « la probabilité d’une introduction du virus dans l’Union européenne est considérée comme modérée ».
Toutefois, les précautions sont déjà prises. En France, tous les médecins sont invités à orienter vers le Samu ou un infectiologue référent toute personne présentant une infection respiratoire aiguë, quelle que soit sa gravité, ayant voyagé ou séjourné dans la ville de Wuhan ou ayant eu un contact avec une personne tombée malade dans cette ville.