L'Europe doit intervenir pour réduire le nombre de ces pratiques qui mettent en danger la santé des femmes et des enfants, parfois leur vie, et constituent une atteinte à leur dignité.
Le problème est mondial, mais affecte aussi l’Europe. On estime à 200 millions de nombre de femmes et de jeunes femmes qui subissent les conséquences des mutilations génitales dans le monde. Selon l’ONU, il y aurait dans l’Union européenne 600.000 femmes excisées et 180.000 jeunes filles sont à risque. Si rien ne change, ces pratiques feront 68 millions de victimes supplémentaires d’ici 2030.
Le Parlement européen a adopté une résolution qui demande à la Commission européenne de renforcer les mesures contre ces mutilations. Le texte demande aux Etats membres de convaincre les pays tiers d’interdire ces pratiques. Les députés réclament aussi des soins pour les victimes. « Il faut que les responsables politiques prennent ce dossier plus sérieusement encore, comme le crime abominable qu’il représente » a déclaré l’eurodéputée Frances Fitzgerald. En effet, la situation ne semble s’améliorer depuis notre dernier article.
De nombreuses complications
C’est avec une simple lame et sans anesthésie qu’elles sont mutilées pour des raisons culturelles ou religieuses et privées d’une vie sexuelle normale. Et les complications sont nombreuses : avec des conditions d’hygiène souvent mauvaises, les douleurs, hémorragies, rétention d’urine sont souvent immédiates. Les infections sont courantes et favorisent la contamination par le tétanos, le VIH ou le VHC.
En Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis, l’excision a été pratiquée jusque dans les années 50 pour traiter des « maladies » telles que l’hystérie, l’épilepsie, les troubles mentaux, la nymphomanie, la mélancolie ou encore l’homosexualité.