La croissance mondiale, déjà affaiblie par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, pourrait retrouver les niveaux critiques de 2009. Et si le système financier est plus solide qu'en 2008, les espoirs de reprise resteront minces avant l'année prochaine.
L’OCDE est la première grande institution internationale à publier une prévision de l’impact économique de l’épidémie depuis la baisse violente des bourses internationales la semaine dernière, la plus importante depuis douze ans. En novembre, l’OCDE tablait sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) mondial à 2,9%, un niveau déjà plus faible depuis 2008/2009. Désormais, la croissance mondiale ne devrait pas dépasser 2,4% cette année – dans le meilleur des cas.
Car une épidémie durable, affectant largement l’Amérique du nord, l’Europe et l’Asie, diviserait par deux la croissance mondiale cette année, qui pourrait tomber à 1,4%. Ce qui provoquerait une contraction d’environ 3,75% du commerce mondial. Une récession mondiale est à redouter lors du premier trimestre de cette année. Dans le scénario le plus favorable, l’OCDE estime que la croissance mondiale pourrait rebondir à 3,31% en 2021, à condition que les entreprises et les ménages soient soutenus.
Coordination de l’Europe
Les banquiers centraux et les ministres des Finances du G7 se consulteront aujourd’hui par téléphone afin de coordonner leur action. Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle était « prête à prendre les mesures appropriées », tout comme la Réserve fédérale américaine (Fed).
Pour la zone euro, la croissance ne dépassera pas 0,8%. Celle de la France devrait plafonner à 0,9%, tandis qu’elle sera nulle en Italie. Le BIP allemand n’augmentera que de 0,3% et la hausse du PIB au Royaume-Uni s’établira à 0,8% en 2020 et 2021, même si un accord de libre-échange avec l’UE est atteint.