Les pays de l'Est de l'Europe se positionnent comme les étendards de la guerre contre les théories sur le genre et la Russie veut s'éloigner de la culture occidentale sur ces sujets de société. Ce qui aggravera la vie des personnes LGBT qui sont déjà l'objet de harcèlement et de discrimination.
L’Est de l’Europe plonge de plus en plus dans la persécution des minorités sexuelles et des associations qui les défendent. Il y a un mois, le monde découvrait que la Pologne impose des « zones sans LGBT ». Vladimir Poutine, qui a annoncé, en janvier, une révision de la Constitution de 1993, veut désormais y inscrire l’interdiction du mariage gay. Alors que de nombreux amendements ont déjà été adoptés par les députés, le chef d’Etat en a soumis de nouveaux pour la seconde lecture prévue le 10 mars.
Parmi ces nouveaux textes, l’un deux précise que le mariage ne peut être que l’union entre un homme et une femme, ce qui va à l’encontre de l’évolution de la plupart des pays européens occidentaux. Vladimir Poutine n’a jamais caché son soutien aux valeurs familiales traditionnelles. En février dernier, lors d’une réunion sur la réforme de la constitution, il avait déjà promis : « Tant que je serai président, nous aurons papa et maman« , refusant les termes « parent 1 » et « parent 2 » mis en place dans plusieurs pays.
Intolérance envers les LGBT
L’homosexualité est dépénalisée en Russie depuis 1993, mais la situation ne cesse de s’assombrir pour les personnes LGBT dans le pays. Plusieurs législations homophobes ont été depuis introduites, la lutte contre sida est notoirement en retard dans le pays, laissant des milliers de personnes séropositives sans traitement et, depuis juin 2013, la loi russe interdit « la propagande homosexuelle sur les mineurs », ce qui accentue la discrimination envers les communautés LGBT.
La mention de la « foi en Dieu » sera en outre introduite dans la Constitution, comme « une tradition russe » et scelle le rapprochement entre Vladimir Poutine et le clergé orthodoxe. Cet ajout législatif renforce la guerre du genre qui sévit dans plusieurs pays d’Europe de l’Est comme la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie ou la Pologne. Des alliances anti-LGBT se développent entre « illibéraux », mouvements catholiques et organisations d’extrême droite. En Tchétchénie, des « purges » anti-gay sont courantes et dénoncées par l’opinion internationale, avec la complicité du Président russe.