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L’Europe tente de réduire l’exil de sa jeunesse

vendredi, 6 mars, 2020 - 18:59

Plusieurs régions de l'Europe font face à la désertification de leur population, en particulier les jeunes, qui se dirigent vers les grands centres urbains. Ce qui a des conséquences sociales importantes, et qui encourage les partis populistes qui progressent, à l'Est et au Sud.

Pour la première fois, l’Union européenne vient de renforcer les prérogatives de la vice-présidente de la Commission sur la démographie, Dubravka Suica, afin de lutter contre la désertification de certaines parties du continent, surtout à l’Est au Sud, où l’exil des jeunes est le plus important. Cette semaine, l’Allemagne a modifié ses lois pour faciliter l’accueil et l’emploi des migrants non européens. Le marché du travail allemand aurait besoin d’un million d’emplois pour renouveler une population vieillissante.

L’Espagne cherche à renverser la dépopulation dramatique du centre du pays en développant la connectivité de ces régions, tout en encourageant les hubs industriels et les startups. Le nord de l’Italie et le centre de la France sont aussi concernés. Le Royaume-Uni espère réduire le nombre des migrants sans formation. Le Premier ministre croate s’est tourné vers l’UE pour demander une réponse à l’échelle de l’Europe, avertissant que l’exode des jeunes menaçait la survie de son pays.

De la campagne à la ville

Quand ils ne s’expatrient pas à l’étranger, comme en Italie ou en Grèce, les jeunes se concentrent de plus en plus dans les villes les plus prospères. Ces changements démographiques ne sont pas sans danger au niveau social et politique, une évolution déjà reconnue à l’Est de l’Allemagne où les partis populistes progressent. Dix-neuf des régions les plus âgées d’Europe se situent à l’Est du pays, par exemple. La population vieillissante se considère abandonnée par les institutions.

Dubravak Suica espère que le prochain duvet de l’UE pourra aider les zones rurales à limiter ce phénomène grâce à une meilleur connection internet gratuite des villages tout en encourageant l’économie locale – et cela dès 2024. Mais l’espoir de renverser la tendance démographique en quelques années paraît difficile à tenir. « Cinq ans, c’est complètement impossible » a déclaré Niclas Poitiers, un chercheur du think tank bruxellois Bruegel. « Je ne suis pas sûr qu’elle ait le pouvoir politique pour y arriver ».


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