La progression de l'épidémie et les mesures restrictives prises durant le week-end ont déclenché une nouvelle chute des marchés en début de semaine et la panique mondiale pourrait déclencher un krach boursier. En quelques heures, le monde du pétrole est passé d'une situation tendue à une crise majeure.
On pourrait appeler ça un « perfect Storm ». La baisse de la demande de pétrole au niveau mondial et l’expansion de l’épidémie de coronavirus font chuter les places boursières mondiales. L’Arabie saoudite et la Russie ont échoué à s’accorder sur une réduction de leurs productions. Surnommé « Opep+ », le cartel de l’or noir étendu qui aux 14 membres de l’organisation, ajoute la Russie et ses alliés, a volé en éclats.
Le cour du baril de référence a chuté d’environ 30% ce matin, du jamais vu depuis la guerre du Golfe en 1991, en revenant sur les 31 dollars, alors qu’il dépassait les 70 dollars début janvier. L’or, valeur refuge, gagne plus de 5% à plus de 1670 dollars. Au Japon, le Nikkei japonais recule de 5% et l’Europe a chuté ce matin avec une baisse de 7% de l’Eurostoxx 50.
Le Vieux Continent dégringole
A Paris, l’indice parisien a perdu 20% de sa valeur depuis le dernier sommet qui datait du 19 février. A Londres, le FTSE 100 a chuté de 8,7% ce matin, accusant sa plus forte baisse en séance depuis 2008. A Frankfort, le DAX lâche 8,1% à l’ouverture. Les valeurs pétrolières sont évidemment très affectées : TechnipFMC plonge de 22,23% et Total perd 12,44%, son plus fort repli journalier enregistré depuis au moins vingt ans. Le secteur des banques est lui aussi dans la tourmente, pénalisé par la chute spectaculaire des rendements obligatoires.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale de pétrole devrait se contracter cette année, pour la première fois depuis 2009. Pour le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, cette baisse des cours, qui devrait se répercuter à la pompe, « est une très bonne nouvelle pour tous ceux qui font leur plein », mais l’impact psychologique sur les marchés aura « des répercussions sur le financement de nos entreprises et donc, sur notre économie ».