Les appels de détresse du gouvernement italien n'ont pas été entendus, mais c'est la Chine qui offre son aide, renforçant une relation privilégiée qui fragilise la cohérence européenne.
Chaque jour davantage, les grandes villes européennes se mettent en sommeil alors que les mesures de restriction se multiplient. « L’Europe est devenue l’épicentre de lia pandémie avec plus de cas et de morts que partout ailleurs dans le monde à l’exception de la Chine », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’OMS.
Mais les appels à l’aide des médecins italiens en direction des instances européennes n’ont pas provoqué de gestes forts et l’Union européenne semble agir de manière désordonnée. Mario Monti, l’ex-Premier ministre italien, considère que les Européens n’en font pas assez pour freiner le virus : « Une situation extraordinaire comme celle-ci montre toutes les limites des processus d’intégration européen, et en l’occurrence ici les limites de notre système de santé publique, il faudra repenser à l’avenir un système européen de santé ».
Repli général
Plusieurs pays adoptent les contrôles aux frontières comme l’Allemagne. La Slovénie et la Hongrie filtrent les personnes provenant d’Italie, l’Autriche annule les liaisons aériennes avec la Suisse, l’Espagne et la France. Pour Bruxelles, les contrôles et des interdictions d’entrée aux frontières extérieures de l’UE sont possibles, ainsi que des contrôles sanitaires aux frontières de l’espace Schengen, mais fermer les frontières est contraire à la nécessité du moment qui est de démontrer une vraie solidarité européenne.
Sans aide notable de la part des Européens, l’Italie se tourne vers la Chine qui envoie désormais des experts et du matériel de soins intensifs, des produits de protection médicale. « Le peuple chinois n’oubliera jamais le soutien précieux apporté par l’Italie quand la Chine traversait les moments les plus difficiles dans la lutte contre le virus » a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Wang.
Un rapprochement géo-politique qui renforce un peu plus les liens de l’Italie et de la Chine, partenaire important de la route de la soie, au détriment d’une Europe bien trop lente dans sa coordination.