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Vacances 2020 : Les Allemands désertent mais la France résiste

mercredi, 2 septembre, 2020 - 13:31

La pandémie de Covid a entrainé une baisse d’environ 20% des vacanciers en Europe. Les Allemands ont tout particulièrement ralenti leurs déplacements à l’étranger. Mais, pour l’hôtellerie française, la baisse de fréquentation est moins sévère que dans les pays voisins.

Ravageuse pour l’économie en général, la pandémie du Covid 19 a pénalisé tout particulièrement certains secteurs d’activité comme la culture ou encore le tourisme.

Les incertitudes liées aux risques de contamination, les inconvénients des restrictions à la circulation et de l’encadrement des activités ont, pour la première fois depuis de nombreuses années, dissuadé de nombreux Européens de partir en vacances et, surtout, de voyager loin de chez eux.

Mais à cet égard, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne et, au vu des premières indications concernant le mois de juillet, certains ont davantage pâti que d’autres de ce marasme touristique.

Moins de 50% de vacanciers

Les Européens ont-ils été nombreux à renoncer à leurs vacances d’été ? A ce stade, on ne peut qu’observer les tendances des premières semaines d’été et les intentions exprimées à la veille des vacances par les Européens dans une enquête réalisée par Euronews.

Force est de constater que le Covid a eu un impact très fort sur les projets de vacances puisque, dans les grands pays d’Europe, les vacanciers n’ont représenté que 40 à 50% des populations contre 60 à 70% l’an dernier.

Les plus « découragés » ont été les Allemands qui n’étaient plus que 39% à déclarer partir en vacances contre 63% en 2019. Des pays comme la France (47% de vacanciers) et surtout l’Italie (49%) ont apparemment un peu mieux digéré la situation inédite occasionnée par la pandémie.

Les frontières se franchissent moins

Très clairement, les gens ont privilégié la proximité cette année. Ainsi, selon l’enquête annuelle Ipsos-Europe Assistance, 76% des Français ont choisi de prendre leurs vacances en France alors qu’ils n’étaient que 56% l’an dernier. Cette option domestique est également celle de 83% des Espagnols et de 70% des Italiens.

En ce qui concerne les ressortissants des pays très peu accoutumés à rester à l’intérieur de leurs frontières nationales, la tendance est la même à un niveau moindre : près de la moitié des vacanciers Allemands et des Britanniques entendaient cette année rester dans leur pays alors qu’ils n’étaient respectivement que 29 et 25% en 2019. C’est un vrai chamboulement des habitudes.

Hôtellerie : nos voisins souffrent plus

Pour les pays d’accueil, les conséquences sont lourdes mais assez disparates. Le cabinet MKG a mesuré les taux moyens d’occupation des hôtels au cours du mois de juillet.

En France, ce taux atteint 51%, soit une baisse d’un quart par rapport à l’an dernier. Mais certaines régions, comme la Normandie et la Bretagne résistent bien avec un taux d’occupation supérieur à 75% alors que ce taux reste très médiocre à Paris avec 34%.

Par rapport à ses voisins, la France ne s’en sort pas trop mal. De fait, au Portugal, en Italie, en Allemagne, les hôtels ne sont remplis en moyenne qu’à 35% environ.

Et deux pays sont littéralement sinistrés à cet égard : ce sont la Grèce et encore plus l’Espagne où le taux d’occupation des hôtels est inférieur à 30%. Une vraie catastrophe pour ce pays où le tourisme réalise plus de 12% du PIB.

Les Allemands ne viennent plus

Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation espagnole. Particulièrement frappée au printemps par la pandémie, l’Espagne a été également le pays où les résurgences locales du Covid 19 – et donc les restrictions qu’elles engendrent – ont été les plus nombreuses et les plus précoces durant l’été.

Et puis, dans ce pays de prédilection pour les touristes britanniques, la décision de Londres d’instaurer dès juillet une quarantaine pour les voyageurs revenant d’Espagne a eu un impact très négatif.

En outre, les Allemands ont boudé cet été la Péninsule Ibérique et n’ont représenté que 18% des touristes en Espagne alors que les Français en constituaient 27% et les Italiens 40%. En 2019, les touristes allemands étaient plus nombreux en Espagne que les touristes français.

Les vacanciers allemands ont d’ailleurs boudé tous les pays puisqu’ils sont 20% de plus que l’an dernier à avoir choisi de ne pas quitter l’Allemagne.

En Italie, où ils ont longtemps représenté le plus fort contingent de touristes, les Allemands étaient cet été deux fois moins nombreux que les Espagnols. En France, seuls 5% des touristes venaient d’Allemagne, soit six fois moins que les touristes espagnols et italiens réunis en visite dans l’Hexagone !

Budget en baisse…

En outre, les touristes allemands dépensaient traditionnellement plus que les autres. Mais pas cette année puisque leur budget moyen s’affichait cet été en baisse de 36% par rapport à l’an dernier et, à 1580 €, il est désormais à peine supérieur au budget moyen du touriste français qui diminue pourtant de 30%.

A signaler que si les Britanniques sont bien moins nombreux à voyager, ils n’ont curieusement pas restreint leurs dépenses qui dépassent en moyenne 2100 € par personne.

… mais pas de désaffection pour l’avion

Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Covid 19 n’a pas modifié les habitudes de transport des vacanciers européens. Même si les voyageurs sont bien sûr beaucoup moins nombreux, Français, Allemands, Italiens sont une même proportion à prendre l’avion.

On constate même que les Espagnols (qui sont 16% à utiliser ce mode de transport) et les Britanniques (qui sont 34%) ont davantage recours cette année à l’aérien.


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