Par Daniel Vigneron
La hausse des contaminations et des décès épargne peu de pays européens. Parmi les plus touchés, la France et l’Espagne mais aussi la République tchèque et la Roumanie. Partout, restrictions et fermetures se mettent en place.
C’est désormais clair en Europe : la plupart des pays sont confrontés à une recrudescence des contaminations et des décès dus au Covid 19.
Avec l’accélération du phénomène depuis quelques jours, on peut désormais parler de « deuxième vague ». Certains pays – comme la France – sont plus touchés que d’autres mais presque partout les mesures de restrictions se multiplient.
Au Nord et à l’Est, des pays plutôt épargnés
Certains Etats sont encore plutôt épargnés comme en Scandinavie et dans quelques pays de l’Est, les pays baltes notamment.
Ailleurs, on observe une aggravation spectaculaire des contaminations et des décès : c’est le cas en France, en Espagne, au Royaume-Uni ou en Belgique.
Et cela se produit également dans des pays qui avaient été relativement épargnés par la première vague, notamment en République tchèque, en Roumanie ou en Pologne.
Ainsi, depuis sept jours, il y a à peine plus de morts du Covid en France (500) qu’en Roumanie (464) alors que ce pays est trois fois moins peuplé. Et il y a trois fois plus de morts en Tchéquie (260) qu’en Allemagne (81) ! Mais même outre-Rhin, depuis peu, le nombre de contamination augmente sérieusement.
Même phénomène en Italie où le nombre de décès commence à repartir mais reste trois fois moins élevé qu’en France. A l’évidence, le traumatisme de la flambée épidémique du printemps conduit nos voisins transalpins à beaucoup mieux respecter les mesures barrières.
La nature des restrictions
Dans les pays frappés par la recrudescence du virus, on instaure donc de nouveau des restrictions avec l’objectif d’éviter à tout prix les reconfinements généraux de population qui ont tant coûté à l’économie.
Mais chaque pays mène sa propre stratégie. Ainsi en France, l’accent est mis sur des restrictions et fermetures ciblées. L’état d’alerte maximale est désormais en vigueur dans les principales villes du pays, ce qui implique notamment la fermeture totale des bars et des protocoles sanitaires renforcés pour les restaurants ou encore une limitation des rassemblements.
Royaume-Uni et Belgique s’immiscent dans la vie privée
Mais d’autres pays se montrent beaucoup plus intrusifs dans la vie privée. Nos voisins britanniques vont ainsi jusqu’à prohiber les rassemblements de plus de six personnes, à l’intérieur comme à l’extérieur. Sauf bien sûr dans les écoles et les lieux de travail.
La Belgique va encore plus loin en exigeant de ne pas dépasser quatre personnes pour les rassemblements privés et de limiter à trois par mois les contacts dits « rapprochés », c’est-à-dire sans masque et à moins de 1,50 m.
Ces gouvernant n’hésitent donc pas à intervenir dans la vie intime de leurs citoyens. Reste à savoir comment ils pourront contrôler le respect de ses injonctions…
Fermetures de bars et restrictions de la circulation
Bien sûr, on ne ferme les bars qu’en France. La mesure est classique, même si elle est souvent limitée à une fermeture à 22 ou 23 heures le soir. Cela dit, En Ecosse, Edimbourg et Glasgow ont décidé de fermer leurs pubs et Bruxelles ses bars.
Quant aux restrictions de circulation, elles sont en vigueur à Madrid (notre photo) et dans sa région où est imposé un « bouclage partiel » : pas question de sortir de son quartier sauf pour des motifs de travail, d’études ou de santé.
En Allemagne, il est depuis peu interdit d’héberger des personnes qui proviennent d’autres zones du pays classées « à risque ».
La Pologne cible les personnes âgées
Pour finir, une mesure originale en Pologne. A côté d’une obligation assez classique du port obligatoire du masque dans tout l’espace public du pays, le gouvernement vient d’édicter une mesure ciblée sur les personnes âgées : les seniors se voient désormais réserver des créneaux horaires pour faire leur course.
C’est sans doute discriminant, mais probablement assez efficace en termes de prophylaxie anti-virus.