La deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 exacerbe le futur de l'économie européenne. L'échec d'un accord commercial avant le 31 décembre aggraverait la situation et entraînerait un divorce "sec", que redoutent politiques et milieux d'affaires.
Les dirigeants de l’UE sont réunis depuis hier à Bruxelles pour un sommet sur la relation post-Brexit, mais tout reste apparemment figé. Début septembre, le Premier ministre britannique avait souhaité que tout soit « entendu » pour le 15 octobre, lors d’un dernier Conseil européen, qui représente la dernière chance pour un Brexit négocié.
Mais les pourparlers bloquent toujours sur trois sujets : la pêche, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence et la manière de régler les différents dans le futur accord. Et certains accords signés, comme l’accord du retrait et les protocoles qu’il contient sur l’Irlande du nord, sont toujours fragiles. Par exemple, un projet de loi de Boris Johnson revient en partie sur certains éléments contenus dans l’accord au sujet des mécanismes douaniers en Irlande, ce qui pourrait entraîner une procédure d’infraction visant Londres.
Un compte à rebours dangereux
Sur le dossier complexe de la pêche, l’UE se dit prête à un « effort raisonnable » et les discussions vont bénéficier de deux ou trois semaines supplémentaires. « Nous ne laisserons pas tomber la filière pêche française et normande » défend la ministre de la mer française, Annick Girardin. Dans ce bras de fer, les Européens se sont montrés fermes et unis. Et le Conseil a constaté, « avec inquiétude, que les progrès réalisés sur les questions-clés qui intéressent l’Union ne sont toujours pas suffisants pour qu’un accord soit conclu ».
Nouvelle bouderie de la part du principal négociateur britannique, David Frost, qui s’est dit « déçu » et « surpris » par l’unité européenne. Charles Michel, le président Conseil européen, tout comme Emmanuel Macron, a réitéré que l’UE était prête à un accord, mais pas à n’importe quel prix, et qu’elle était prête à une rupture brutale le 1er janvier 2021.