L'espoir est grand de pouvoir tourner la page de l'ère Trump, et les relations entre les Etats-Unis et l'Europe pourront enfin reprendre un cours plus normal. Mais les dégâts subis entre les deux blocs lors du dernier mandat restent immenses, sur le fond et la forme, et notamment sur la relation commerciale.
La victoire du candidat démocrate Joe Biden provoqué des manifestations de joie aux Etats-Unis, mais aussi dans le reste du monde. En Europe, une majorité de dirigeants s’est pliée à l’exercice des félicitations, espérant « un partenariat solide ». Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a rappelé que l’UE et les Etats-Unis « sont des amis alliés ». « La commission se tient prête à intensifier sa coopération avec la nouvelle administration et le nouveau Congrès pour relever les défis urgents comme la pandémie Covid-19 ou la crise climatique ». Même son de cloche du côté du président du Parlement européen, David Sassoli : « Le monde a besoin d’une relation forte entre les Etats-Unis et l’Europe, de la relance des relations transatlantiques, pour faire face aux défis qui nous attendent ».
La chancelière allemande Angela Merkel s’est réjouie : « Je lui souhaite de tout mon coeur chance et succès ». Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a félicité « le peuple américain et ses institutions pour leur preuve exceptionnelle de vitalité démocratique ». Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, s’est félicité de la victoire de Joe Biden, « un grand ami d’Israël », même si Donald Trump est considéré, de son aveu, comme le « meilleur ami qu’Israël n’a jamais connu à la Maison Blanche ».
La Russie plus prudente
Le Président Emmanuel Macron a adressé ses félicitations à Joe Biden : « Travaillons ensemble! ». A Londres, Boris Johnson, s’est dit impatient de travailler avec le nouveau président, sur « des priorités communes comme le changement climatique, le commerce et la sécurité ».
Ce n’est pas le cas de la Russie où l’absence de commentaires de la part de Vladimir Poutine ou du ministère des affaires étrangères reflète la déception . Pour Moscou, les relations avec Washington risquaient de se dégrader, quel que soit le vainqueur des élections américaines. Mais Joe Biden revendique une position plus dure vis-à-vis de la Russie, c’est même un ami déclaré sur de nombreux sujets, dans le prolongement du mandat de Barak Obama.
Quoi qu’il en soit, il sera difficile d’effacer le legs de Donald Trump. Le retrait américain des affaires européennes est une tendance longue, notait Les Echos et « l’Europe a appris a faire cavalier seul pendant les années Trump » a déclaré la responsable de la politique étrangère à l’UE, Federica Mogherini.