Quasiment tous les pays de l’Union ont félicité le nouveau président américain élu. Mais avec des nuances qui reflètent les bonnes ou mauvaises relations de leur gouvernement avec Donald Trump. Des pays comme l’Allemagne ou la France ont beaucoup à gagner avec la nouvelle administration.
Bien que non officielle, l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis a en général été positivement accueillie en Europe.
Mais le degré d’enthousiasme varie selon les pays en fonction des relations plus ou moins bonnes entretenues entre leur dirigeants et le Président Trump.
Car, durant son mandat, ce dernier a porté à leur paroxysme les conflits avec de nombreux pays européens.
Des félicitations claires…
Reste que presque tous les dirigeants européens ont félicité Joe Biden pour sa victoire. Tous sauf un puisque le président Slovène Yanez Jansa avait estimé au soir de l’élection que la victoire de Donald Trump était « claire ».
A part lui, tout le monde s’est fendu d’un message de félicitation au président élu.
La plupart sont directs et certains dirigeants expriment explicitement leur satisfaction comme la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen qui « félicite chaleureusement » Joe Biden et Kamela Harris pour leur victoire.
Tout comme la Chancelière allemande qui « se réjouit de la coopération future » (avec Joe Biden sur notre photo).
… ou plus ambiguës
D’autres en revanche sont plus ambigus : il en est ainsi de Viktor Orban en Hongrie et d’Andrzej Duda en Pologne qui se contentent de féliciter Joe Biden, sans le titre de président, pour « sa campagne présidentielle réussie ».
Manifestement, ceux qui ont soutenu ouvertement la politique de Donald Trump ne veulent pas lâcher celui qui n’a toujours pas reconnu sa défaite.
Même à l’ouest de l’Europe, on note une légère ambiguïté en Italie dont le président du conseil Giuseppe Conte a, dans une curieuse formule, « félicité le peuple et les institutions américaines pour une participation exceptionnelle de vitalité démocratique ».
Celui que Trump qualifiait au sujet de sa politique migratoire de « type formidable » se dit néanmoins prêt à travailler avec le président élu.
Boris Johnson avant tout pragmatique
Mais qu’en est-il du chef du gouvernement britannique, réputé proche de Trump ? Certes, les deux hommes étaient sur la même longueur d’onde concernant le Brexit et la méfiance à l’égard de l’Europe.
Mais les relations anglo-américaines sont cruciales pour le Royaume-Uni : le premier ministre ne peut prendre le risque d’indisposer la future administration alors qu’il est demandeur d’un accord commercial avec les Etats-Unis.
Sans compter que Johnson a toujours exprimé son désaccord avec Trump sur le changement climatique. D’où des félicitations explicite de Londres à Biden et Harris pour leur victoire.
L’accord sur le climat relancé
Ailleurs en Europe, la question climatique est également considérée comme essentielle. La France, l’Allemagne et bien d’autres pays du nord avaient fortement désapprouvé la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat.
Pour ces Etats, la réintégration annoncée par Joe Biden est essentielle. D’abord parce que les Etats-Unis sont le premier pollueur du monde.
Mais aussi parce que leur adhésion à l’accord conditionne le renforcement des engagements de la Chine ainsi que de plusieurs pays d’Asie ou d’Amérique latine.
Macron peut se réjouir
La France a d’autres raisons de se réjouir. Car malgré des relations personnelles assez tumultueuses mais plutôt « vivantes » entre les deux hommes, Emmanuel Macron s’est toujours montré en profond désaccord avec Donald Trump sur d’importants dossiers comme l’OTAN et la défense européenne, la question iranienne ou encore la taxation des multinationales américaines de l’internet. Sans parler des questions commerciales.
Merkel respire
Quant à Angela Merkel, elle est sans conteste le dirigeant européen ayant entretenu les pires relations avec Trump qui qualifiait d’« insensée » sa politique migratoire.
Avec la victoire de Joe Biden, le soulagement de la chancelière est immense : bien que non mise à exécution par l’administration Trump, la menace de taxer à 25% les importations d’automobiles européennes outre-Atlantique était une terrible épée de Damoclès sur la puissante industrie automobile allemande.
Avec Biden, la chancelière peut compter sur un interlocuteur beaucoup plus raisonnable.