Depuis 1995, le niveau des élèves français dans ces deux matières ne cesse de chuter. Aujourd'hui, la France se trouve juste avant Chypre, la Roumanie et le Chili dans les derniers du classement. Des mauvais résultats qui handicaperont le pays sur les secteurs de pointe.
Mauvaise nouvelle pour la « start-up nation » d’Emmanuel Macron. Les études se suivent depuis plusieurs décennies et elles sont toutes concordantes : en mathématiques et en sciences, le niveau des élèves français, particulièrement de quatrième et de CM1, est le plus mauvais d’Europe. Parmi les pays de l’OCDE, La France se place en queue de liste, avant la dernière place qui revient au Chili.
De fait, le niveau moyen en maths de ces élèves de quatrième est à peu près égal à celui des cinquièmes de l’année 1995. Dans les années 90, l’hexagone figurait parmi les premiers pays d’Europe en termes d’évaluation des performances mathématiques. Depuis, la dégringolade est telle que la France n’a plus beaucoup de très bons élèves en maths : seuls 2% des 4ème ont un niveau avancé, contre une moyenne européenne de 11%. Ces mêmes élèves enregistrent un mauvais score en sciences et en chimie.
L’enquête Timss (Trends in International Mathematics ans Science Study), menée l’année dernière, montre que les scores français en mathématiques sont nettement sous la moyenne des pays occidentaux et ils sont encore en baisse au collège. Les résultats décevants sont globalement les mêmes dans l’enquête internationale Pisa, ainsi que dans une étude française Cedre, qui compare les résultats scolaires entre 2004 et 2008.
Pourquoi une telle chute?
L’enquête révèle que ces mauvais chiffres sont sûrement causés par la dégradation des conditions de travail des enseignants français, moins nombreux et surtout mal soutenus. Le matériel n’a pas été assez renouvelé depuis trente ans, les salaires sont parmi les moins élevés d’Europe de l’Ouest et il y a de moins en moins de vocations. Les professeurs d’école, généralistes, suivent souvent un cursus plutôt littéraire et ont rarement l’occasion de pratiquer les mathématiques au cours de leur formation.
Depuis 2018, le ministère de l’Education nationale dispose d’un plan maths lancé en 2018 qui a permis de former 40.000 enseignants de primaire. La formation continue pourrait améliorer la situation, selon l’enquête Timss, qui révèle que le nombre de professeurs déclarant n’avoir reçu aucune formation continue en maths s’est fortement réduit (53% en 2015 et 23% en 2019, pour une moyenne européenne de 28%). De plus, 1600 référents mathématiques de circonscription ont été formés, chargés d’épauler les enseignements qui en expriment le besoin. Mais, pour l’instant, cela n’a pas eu d’effet sur les résultats obtenus par les élèves.