En 2015, la planète s'était engagée pour sauver le climat et les populations menacées par le réchauffement climatique. Mais les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre n'ont pas été tenus. Une relance de la diplomatie climatique est plus que jamais nécessaire.
L’année 2020 a été marquée par de nombreuses catastrophes climatiques : immenses feux de forêt en Amazonie et ailleurs, canicules, ouragans, inondations, fonte des glaciers – sans compter la pandémie du Covid-9 qui est considérée comme une conséquence de l’impact de l’homme sur la nature et les transactions commerciales. Car après la signature de l’Accord de Paris, le 12 décembre 2015, où la quasi-totalité de la planète s’était engagée à contenir le réchauffement climatique au-dessous de 2°C, et si possible 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, la déception est grande.
« Très peu de pays ont respecté les promesses faites » a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors du sommet virtuel qui a eu lieu hier, où des dizaines de chefs d’Etat, de gouvernements et de peuples indigènes se sont exprimés. De plus, certains pays très touchés par le dérèglement climatique, comme le Brésil et l’Australie, étaient absents. Et beaucoup craignent que les objectifs promis ne permettent pas de rattraper le temps perdu pendant ces dernières années : « Nous en sommes à 1,2°C de réchauffement et nous observons déjà des extrêmes climatiques et une volatilité sans précédents » a ainsi commente Mr Guterres.
L’Europe doit mieux faire
Vendredi, les 27 pays de l’UE se sont mis d’accord pour réduire leurs émissions d’au moins 55% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Le retour des Etats-Unis vers l’Accord de Paris, promis par Joe Biden, relancera sûrement une dynamique commune. La Chine, le plus grand pollueur au monde, a récemment annoncé son intention d’atteindre la neutralité carbone en 2060.
Mais l’Europe, qui devait montrer l’exemple depuis les Accords de Paris, ne parvient pas à concrétiser ses promesses. La France, par exemple, ne voit pas ses émissions carbone baisser, et ceci depuis dix ans. Et la crise économique ne facilite pas les chantiers qui réformeraient la société en profondeur. Dans les transports, l’agriculture, la rénovation énergétique des bâtiments, de nombreuses résistances sont à l’oeuvre.
Paradoxalement, la crise économique et sociale actuelle, ainsi que les peurs liées au dossier du Brexit, pourraient contribuer à changer de modèle économique. Une partie de la population, surtout les jeunes, en est consciente. Mais le risque de dépasser le point de non-retour écologique est plus que jamais réel.