La réponse vaccinale dans les pays développés dépend de l'accès aux vaccins pour les pays pauvres, sinon la pandémie pourrait se prolonger plusieurs années et affecter profondément l'activité économique.
La course aux différents vaccins contre le Covid-19 s’accélère alors que les premières campagnes de vaccination débutent à travers le monde. Les pays riches ont acheté assez de doses pour vacciner l’ensemble de leur population plusieurs fois avant la fin 2021. Or, près de 70 pays pauvres ne pourront vacciner qu’un habitant sur dix l’année prochaine, à moins que les gouvernements et l’industrie pharmaceutique ne leur viennent en aide.
Selon la Dr Mohga Kamal Yanni, de l’ONG People’s Vaccine Alliance, « les pays riches ont assez de doses pour vacciner l’ensemble de leur population près de trois fois, alors que les pays pauvres n’en ont même pas assez pour protéger les professionnels de santé et les personnes à risque ». Et parmi les 67 pays concernés par la pénurie, cinq recensent à eux seuls près de 1,5 millions de cas déclarés (Kenya, Myanmar, Nigéria, Pakistan et Ukraine).
Un boomerang épidémique en 2022?
Le programme Covax, dirigé par les Nations Unies, a déjà réservé 700 millions de doses à répartir entre 92 pays en voie de développement. Pourtant, selon Mark Lowcock, le sous-secrétaire de l’agence OCHA de l’UN, « il est hautement probable que le virus survivra plus facilement dans des pays fragiles, affectés par des conflits et des institutions faibles. Personne n’est protégé tant que tout le monde est protégé car nous vivons dans un monde globalisé ».
L’économie mondiale pourrait rebondir en 2021, mais si l’accès aux vaccins n’est pas équitable, les pays européens devront toujours faire face à la pandémie en 2022, et au-delà. Cette vulnérabilité pourrait exposer le continent à de multiples vagues de reprise de l’épidémie.