La question du travail forcé et du drame des Ouïgours a été centrale dans les derniers jours des négociations, mais la Chine est parvenue à préserver son avantage dans la balance des échanges avec l'Europe.
Le mercredi 30 décembre, l’Union européenne et la Chine ont signé un accord d’investissement qui facilitera l’implantation des entreprises européennes sur le marché chinois. Après sept années de négociations, cet accord n’est toutefois pas encore écrit et devra être validé par le Parlement européen.
Les enjeux sont importants. Jusqu’à présent, l’Europe dispose d’un fonds d’investissement de 150 milliards en Chine et, en retour, la Chine a investi 113 milliards en Europe. Un meilleur équilibre doit être trouvé. Il s’agit de faciliter l’implantation des entreprises européennes, qui n’auront plus à s’allier avec une entreprise chinoise ou être obligées de transférer une partie de leur technologie. Pour Bruxelles, cet engagement « contribuera au rééquilibrage » de relations jugées « asymétriques » dans les échanges actuels. Angela Merkel, qui a beaucoup oeuvré pour cet accord, considère que le résultat est « un grand succès ».
Faire pression sur les droits de l’homme en Chine
Les négociations ont aussi abordé les sujets litigieux comme la question du travail forcé et la condition des Ouïgours, avec plus d’un million de membres de la minorité musulmane enfermés dans des « camps de rééducation », dont 570.000 ont été enrôlés dans un programme coercitif de ramassassage du coton.
Mais l’Europe n’est pas parvenue à faire plier la Chine. « La Chine n’est absolument pas liée par cet engagement qui n’a rien de concret » regrette Janka Oertel, du Conseil européen des relations internationales (ECFR). L’accord est surtout bénéfique pour l’Allemagne, qui voulait une signature avant la fin de la présidence allemande de l’UE et avant même un éventuel rapprochement commun après la transition du pouvoir à Washington. « Les concessions chinoises ne sont « pas suffisantes, mais elles permettent d’avancer » résume l’Elysée.