La baisse du traffic est mondiale. En Ile-de-France, Aéroports de Paris est le premier employeur et la crise du secteur aéronautique, comme celle d'Eurostar, affectera la situation sociale, avec des perspectives très réduites pour le court et moyen terme.
Le Brexit, la crise du Covid et les nouvelles restrictions aux frontières qui sont actuellement mises en place ne cessent de détériorer la situation économique des hubs de transport, comme Eurostar. A Paris, Bruxelles ou Londres, le nombre de passagers a chuté de 95% entre mars et novembre 2020. Il n’y a plus qu’un seul aller-retour par jour entre Paris et Londres, alors qu’Eurostar faisait circuler deux trains à l’heure avant la pandémie.
Eurostar est détenu à 55% par la SNCF, à 40% par un consortium et à 5% par le rail belge. Mais contrairement aux compagnies aériennes et trains nationaux, Eurostar ne bénéficie pas de soutien financier de Londres. Ce qui a motivé le courrier envoyé par 25 dirigeants et universitaires au ministre britannique des Finances afin de sauver la compagnie.
Les aéroports en stand-by
La chute du traffic aérien s’avère tout aussi critique. La crainte des nouveaux variants du Covid vient d’imposer l’arrêt de nombreuses liaisons à travers le monde, entre l’Amérique latine, les Antilles et l’Amérique du Nord. L’année dernière, les aéroports parisiens ont vu leur activité chuter de 69,4%.
Le hub de Paris-Charles-de-Gaulle, le plus grand pôle d’employés de la région parisienne, n’a recueilli que 22,3 millions de passagers, soit 70,8% de moins qu’en 2019. L’aéroport d’Orly a subi une régression équivalente : 10,8 millions, c’est-à-dire une chute de 66,1%. Groupe ADP prévoit, pour cette année, une baisse du trafic comprise entre 45 et 55% par rapport à 2019.
Cette réduction du trafic est bien sûr mondiale, en retrait de 70,6% avec une baisse marquée sur l’Amérique du Nord (-80%), l’Asie-Pacifique (-79,9%), le Moyen-Orient (-70,9%) et l’Amérique latine (-70,6%). Le nombre de passagers, qui a atteint 1,8 milliard en 2020, est retombé au niveau de 2003, loin des 4,5 milliards de 2019, a précisé l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). En six mois, le secteur l’aéronautique français a perdu la totalité des postes créés entre 2009 et 2019.