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Importantes manifestations en Russie

dimanche, 24 janvier, 2021 - 11:31

Le retour en Russie d'Alexei Navalny est dans le prolongement de son engagement dans la désobéissance civile et de son combat contre la corruption dans le pays. Faut-il y voir un réel danger pour Poutine? En tout cas, l'opposant russe est désormais une référence pour les chancelleries occidentales qui espèrent voir la Russie changer.

Comme prévu, le retour à Moscou de l’opposant russe Alexeï Navalny a provoqué des manifestations rares, dans ce pays, après son incarcération. Le samedi 23 janvier, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, à Moscou, mais aussi dans les autres villes du pays. Ces défilés pacifiques ont été durement réprimées par les forces antiémeutes, avec plus de 2500 personnes interpelées (300 à Moscou), dont l’épouse de Navalny, Loulia Navalnaïa. Ce sont les incidents les plus notables depuis ceux organisés par Navalny en 2019.

Ces protestations ont lieu alors que les législatives sont prévues à l’automne prochain et que le parti au pouvoir, Russie unie, subit une chute de popularité, en partie après les révélations sur le coût de la fastueuse demeure appartenant à Vladimir Poutine sur les bords de la mer Noire, d’un coût de 1,12 milliard d’euros. Ces révélations proviennent d’une enquête anti-corruption, postée par Navalny, qui a été visionnée plus de 65 millions de fois sur YouTube pour la seule journée de samedi.

Réactions en Europe

Le directeur de recherche à l’Iris et ancien ambassadeur de France à Moscou, Jean de Gliniasty, résume les risques pour le chef du Kremlin : « Electoralement, ce n’est pas forcément une menace pour Poutine. Mais (Navalny) représente quelque chose, il se présente comme un proche du peuple, patriote, héros de la lutte contre la corruption, et ce sont trois thèmes très populaires en Russie ». Pour Marie Mendras, politologue au CNRS, « C’est l’heure de vérité pour Vladimir Poutine et son régime. Ce sont eux qui se sentent assiégés, qui ont recours aux violences, aux abus de pouvoir, aux arrestations ».

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déploré « les détentions massives » et « l’usage disproportionné de la force » au cours des manifestations. En France, le Quai d’Orsay a demandé la libération immédiate du militant. Jake Sullivan, futur conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, a aussi demandé sa libération immédiate. Le ministre lituanien des affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a appelé les 27 Etats membres à « discuter nouvelles sanctions » contre la Russie. Quelques jours plus tôt, les eurodéputés ont adopté une résolution condamnant l’arrestation Navalny et les 70 personnes qui l’attendaient à l’aéroport. La résolution demande des sanctions contre « les oligarques russes liés au régime et les membres du cercle rapproché du président Poutine ».

 

 


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