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Covid : face à la pénurie, le vaccin russe s’impose

jeudi, 4 février, 2021 - 11:02

Attaquée de toute part à cause de la répression des manifestations pro-Navalny, la Russie profite des résultas prometteurs de son vaccin pour convaincre et séduire les gouvernements de l'Union européenne, au départ méfiants quant à l'efficacité de Spoutnik V.

Les dirigeants européens font face à une impatience de l’opinion publique quant aux retards de la vaccination dans leurs pays. Et la Commission européenne, par la voix d’Ursula von der Leyen, a  été forcée d’intervenir pour expliquer la politique européenne sur le sujet. Or, la publication, par la revue scientifique The Lancet, des résultats de l’essai de phase III du vaccin Spoutnik V, a relancé l’intérêt du vaccin russe développé par le Gamaleya Institute. L’étude établit l’efficacité du vaccin russe à 91,6% contre les formes symptomatiques du virus.

Le vieux continent, au départ méfiant sur son efficacité, s’intéresse désormais au vaccin Spoutnik afin d’atteindre l’objectif de vacciner au moins 70% des adultes européens d’ici la fin de l’été. La Russie pourrait fournir 100 millions de doses au deuxième trimestre. En début de semaine, Emmanuel Macron, Ursula Von der Leyen et Angela Merkel se sont prononcés en faveur de l’ouverture des négociations. « Tous ceux qui obtiennent une autorisation de l’Agence européennes médicaments (EMA) seront absolument bienvenus, j’ai parlé précisément de ce point avec le président russe » a indiqué la chancelière allemande.

Une diffusion mondiale bien avancée

Spoutnik V est déjà homologué dans 17 pays, dont les alliés de la Russie (Iran, Venezuela), mais aussi la Corée du Sud, l’Argentine, l’Algérie et le Mexique. Et en Europe, la Hongrie, jouant toujours cavalier seul, a commandé des doses dès le mois de janvier. La Russie voulant réserver aux Russes les doses de vaccin produites sur son sol, des partenariats de production sont déjà en place en Inde, en Corée du Sud, au Brésil et au Kazakhstan.

La stratégie de la Commission européenne veut privilégier les contrats avec des entreprises qui disposent d’usines sur le territoire européen. Mais comme la campagne de vaccination patine, les considérations idéologiques font face à une urgence qui permet à Moscou d’étendre son influence et d’user du vaccin comme une arme politique. De fait, les bons résultats du vaccin russe ont un parfum de revanche pour Moscou, un succès qui marque le retour de la recherche du pays dans l’élite scientifique mondiale, un secteur décimé par les crises et la corruption depuis la chute de l’Union soviétique.


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