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UE – Russie : les relations au plus bas

mardi, 9 février, 2021 - 10:19

La tension monte entre l'Europe et la Russie avec de nouvelles expulsions de diplomates alors que les arrestations de manifestants pro-Navalny se multiplient. Les européens peinent à s'unifier face à Moscou, qui se trouve en position de force.

Les manifestations en soutien de l’opposant Alexeï Navalny se poursuivent en Russie et sont durement réprimées, provoquant un nouvel affrontement diplomatique entre l’Union européenne et la Russie. Le déplacement à Moscou du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a été jugé très décevant par de nombreux responsables européens : « Je suis rentré à Bruxelles avec de profondes inquiétudes quant aux perspectives de développement de la société russe et aux choix géostratégiques la Russie », a-t-il déclaré son retour. Plusieurs eurodéputés ont demandé sa démission.

En pleine visite de Josep Borell, Moscou a en effet l’expulsion de trois diplomates, un Allemand, un Polonais et un Suédois, pour avoir participé à un rassemblement de soutien Navalny. Les trois capitales concernées par les expulsions ont aussitôt dénoncé cette décision, soutenues par d’autres pays européens. Angela Merkel a répondu que l’attitude de Moscou montre « une facette supplémentaire de ce qui se passe en Russie et qui a peu à voir avec un état de droit ». En représailles, le lundi 8 février, l’Allemagne, la Suède et la Pologne ont annoncé l’expulsion de diplomates russes.

Le piège russe

L’Europe se retrouve encore une fois face à un durcissement de la politique russe, alors que Moscou dispose d’un outil de soft power important : son vaccin contre le Covid, qui se montre décisif à un moment où d’autres vaccins, comme celui d’AstraZeneca, montrent leurs limites. De nombreuses ONG, des médias russes et les pays occidentaux ont dénoncé la répression brutale qui a suivi et conduit à quelque 10 000 arrestations émaillées de violences policières. Plusieurs pays voudraient faire pression sur l’administration russe en menaçant la construction de Nord Stream, le gazoduc qui relie l’Allemagne.

Mais les 27 sont partagés entre sanctions et dialogue avec Moscou. Déjà, en novembre dernier, l’appel d’Emmanuel Macron, qui souhaitait « repenser la relation stratégique » entre l’Union européenne et la Russie, avait trouvé fort peu de soutien. Les Pays baltes, la Pologne et l’Allemagne avaient critiqué l’initiative française, jugée naïve par le Think tank britannique Chatham House : « Il n’y a pas de leader mondial avec une attitude plus contradictoire envers la Russie qu’Emmanuel Macron ».


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