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Covid : la France championne des contaminations en Europe

mercredi, 3 mars, 2021 - 16:14

Après trois mois de progression constante, c’est dans l’Hexagone que les nouveaux cas sont les plus nombreux. Au contraire, les contaminations ralentissent nettement dans la plupart des autres pays, sauf en Italie, en Hongrie et, surtout, en république tchèque.

Face à une situation de la pandémie qui reste tendue en France, le premier ministre Jean Castex pourrait annoncer dès demain de nouvelles restrictions. Notamment dans les 20 départements placés « sous vigilance ».

L’Hexagone se trouverait alors à contre-courant du reste de l’Europe qui a plutôt tendance à assouplir les mesures anti-covid.

Si un reconfinement généralisé ne parait pas à l’ordre du jour, on parle beaucoup, dans certains des 20 départements placés sous vigilance, de l’instauration d’un couvre-feu du week-end à l’instar de ce qui est en vigueur sur le littoral des Alpes maritimes et dans le Dunkerquois.

Il faut dire que la moyenne hebdomadaire des nouvelles contaminations a doublé en trois mois pour atteindre près de 22.000 par jour. Cela place la France au troisième rang mondial du nombre de contaminations derrière les Etats-Unis (66.000) et le Brésil (55.000).

22.000 nouveaux cas en France, 8000 en Allemagne…

La France est donc désormais – et de loin – le pays le plus contaminé d’Europe en chiffres absolus.

Plusieurs grands pays ont vu chuter depuis quelques semaines le nombre de nouvelles contaminations, celles-ci revenant autour de 7 à 9000 cas quotidiens en Espagne, Allemagne ou Royaume-Uni.

Avec ses 17.000 cas, l’Italie présente un profil moins favorable car le nombre de nouveaux contaminés remonte vite depuis deux semaines.

Mais ce qui fait de la France un pays atypique, c’est cette hausse lente mais constante des cas depuis le 5 décembre, peu avant la fin du deuxième confinement. Cela ne veut pas dire que la situation n’est pas encore plus grave dans d’autres pays.

La catastrophe tchèque

En Hongrie par exemple, le nombre de contaminations a fortement remonté depuis un mois et dépasse désormais, en proportion de la population, les chiffres français.

Mais la République tchèque fait encore bien pire : son taux d’incidence du virus est plus de trois fois supérieur au taux français tandis que son taux de mortalité est désormais le plus élevé du monde, à égalité avec celui de la Belgique.

Des mesures de protection très différentes…

Si l’on compare la France à l’Allemagne ou au Royaume-Uni, on serait enclin à penser que les résultats disparates sont dus au degré de rigueur des politiques anti-Covid.

Outre-Rhin en effet, un confinement assez strict est en place depuis le 15 décembre et il en est de même outre-Manche depuis le 4 janvier.

Là-bas, contrairement à la France, écoles et commerces non-essentiels sont longtemps restés fermés, limitant ainsi la circulation des personnes. Le rythme des contaminations dans ces pays étant trois à cinq fois plus lent par rapport au pic d’il y a deux mois, on commence à y lever ces restrictions.

Pourtant, ces politiques strictes – on pourrait y inclure la Belgique – ne constituent pas une recette infaillible pour diminuer l’incidence du virus.

… mais qui n’expliquent pas forcément la prégnance du virus

Car l’exemple de l’Espagne, où la plupart des activités de commerce et de loisirs ont continué de fonctionner, vient relativiser le bien fondé des confinements stricts.

De fait, malgré son « laxisme » relatif, l’Espagne est revenue à un taux d’incidence du virus parmi les plus faibles d’Europe . Quant à l’Italie, plus restrictive, elle n’a pas connu une telle amélioration.

Et puis, à l’inverse, la république tchèque où les contaminations explosent, vit pratiquement depuis quatre mois sous un régime d’état d’urgence très contraignant…

Concentrer l’action sur les foyers épidémiques

Mais alors, comment expliquer ces disparités ? En fait, le territoire du virus n’est pas celui des Etats-nations.

Le Covid ignore les frontières nationales et, par exemple, la République tchèque est l’épicentre d’une zone de contamination centre-européenne qui déborde sur le sud-ouest de la Pologne, l’ouest de la Slovaquie et le nord de la Hongrie.

Et puis les unités territoriales – comme les départements français – recouvrent de fortes disparités internes.

Ainsi, la Moselle française est très frappée par le variant sud-africain alors que la Sarre allemande qui la jouxte est épargnée. Ce qui a d’ailleurs conduit les autorités allemandes à fermer partiellement les frontières.

Mais à y regarder de plus près, le fort niveau de contamination mosellan se concentre autour des agglomérations de Metz et Thionville, relativement éloignées de la Sarre.

Bref, les frontières nationales et les politiques anti-covid menées dans deux pays différents influent moins sur les taux de contamination que l’apparition fortuite d’un foyer épidémique du fait, par exemple, de l’arrivée d’un voyageur.

Ce qui montre l’intérêt de cibler les mesures par région, voire même par zones urbaines.


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