Un conflit commercial de quatorze ans, accentué par la présidence de Donald Trump, trouve une issue et symbolise la première étape d'un processus de désescalade entre les deux continents.
Le premier échange téléphonique entre le président Joe Biden et Ursula Von der Leyen, hier, a été productif. l’Union européenne et les Etats-Unis se sont mis d’accord pour mettre de côté, pendant quatre mois, le litige entre Boeing et Airbus. Ce qui permet de suspendre les droits de douane et ouvrir, peut-être, une période de détente commerciale. Sont concernés les produits aéronautiques et non aéronautiques, ce qui procurera un répit aux viticulteurs français, particulièrement affectés, et le secteur agroalimentaire dans son ensemble. Les volumes concernés des surtaxes imposées depuis octobre 2019 s’élèvent à 7,5 milliards de dollars d’exportations européennes vers les Etats-Unis, et 4,5 milliards de dollars de produits américains à destination de l’UE.
« C’est une excellente nouvelle pour les entreprises et les industries des deux côtés de l’Atlantique, et un signal très positif pour notre coopération économique dans les années à venir » a déclaré Ursula von der Leyen. De son côté, Joe Biden s’est montré confiant : « Nous allons maintenant travailler, avec la Commission et nos partenaires européens, pour parvenir dans les quatre mois à venir à un accord sur de nouvelles règles encadrant le soutien public au secteur aéronautique, qui soit conforme à nos intérêts et sans naïveté ».
Une correction de la politique de Donald Trump
Un accord similaire a été signé la veille entre Londres et Washington, qui a été salué par par Paris et le ministre français du Commerce extérieur, Franck Riester. Airbus et Boeing s’affrontent depuis octobre 2004 devant l’OMC sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales. Fin février, la future représentante du commerce américain, Katherine Tai, avait déjà annoncé la « nécessité pour les Etats-Unis et l’UE de s’unir pour trouver une réponse » au conflit.
Durant le mandat Trump, les tensions commerciales n’avaient fait que s’amplifier, les Américains poursuivant un agenda protectionniste en imposant des droits de douane sur l’acier et l’aluminium venus d’Europe et d’autres pays. Dans le collimateur, l’Allemagne et ses exportations de voitures, et la France et ses vins et fromages.