Les inégalités entre femmes et hommes, en particulier salariales, ont été accentuées par la pandémie, mais c'est surtout l'influence du mouvement #metoo, contre les féminicides et violences faites aux femmes, qui a marqué cette journée internationale des droits des femmes.
L’épidémie du Covid n’a pas empêché de faire de ce 8 mars, comme chaque année, un grand moment de mobilisation contre les inégalités, les discriminations et les violences qui ont, par ailleurs, progressé en période de confinement. Selon l’organisme européen des statistiques Eurostat, les femmes sont payées en moyenne 14% de moins que les hommes dans l’union européenne en 2018. A travers le monde, et en Europe, de nombreux cortèges et actions de désobéissance civile ont marqué cette journée internationale des droits des femmes.
En France, des milliers de personnes sont descendues dans la rue à Paris et dans les grandes villes. Dans la capitale, elles étaient appelées par le collectif d’associations « On arrête toutes ». Car leur situation ne s’améliore pas, crise oblige. La récente étude YouGov montre un tassement de l’opinion sur l’égalité entre sexes : 64% des Français seulement considèrent que les femmes et les hommes sont égaux, contre 69% en 2015. De même, 88% des hommes interrogés estiment que le salaire devrait être égal pour tous(tes) contre 93% en 2015.
En Espagne, les cortèges ont eu lieu à Barcelone, Séville, Valence et d’autres villes, mais les mesures restrictives ont empêché une manifestation importante à Madrid. « Il nous reste beaucoup à faire pour en finir avec les préjugés qui subsistent encore » a déclaré le premier ministre socialiste Pedro Sanchez. En Grèce, touchée par des affaires d’agressions sexuelles dans le milieu du sport et de la culture, les rassemblements ont été marqués par la colère : « C’est plus important aujourd’hui que les années précédentes, précisément parce que nous traversons le mouvement #metoo en Grèce » a déclaré l’actrice Marilena Kavazi.
Défendre le droit à l’avortement et dénoncer la violence
Dans plusieurs pays d’Europe, le droit à l’avortement est remis en question, une situation inacceptable pour les femmes qui ont manifesté à Varsovie (Pologne), après un grand rassemblement qui a eu lieu le 29 janvier dernier. Malte a déjà instauré l’interdiction totale de l’interruption volontaire grossesse.
Une nouvelle étude faite auprès de 35.000 femmes dans les pays de l’Union européenne montre que 83% des femmes de 16 à 39 ans limitent leurs déplacements pour échapper aux agressions. 41% des femmes refusent de rester seules avec un homme. La France et l’Allemagne se distinguent par le plus grand nombre de déclarations de violences à la police. Suivent la Pologne, la Slovaquie, le Belgique, l’Espagne. La Finlande est en bas de liste avec presque 4 fois moins de violences que la France.