La pêche reste un des sujets majeurs de tension entre Londres et l'Union européenne. Des deux côtés, les pêcheurs se sentent floués par l'accord obtenu il y a quatre mois et qui vient d'être entériné par le Parlement européen.
Mardi 27 avril, l’accord commercial de l’Union européenne (UE) avec le Royaume-Uni a été approuvé par une large majorité : 660 députés ont voté pour, 5 s’y sont opposés et 32 se sont abstenus, sur 697 votants. Mais le Brexit n’est pas terminé pour autant car de nombreuses négociations restent en suspens. La question de l’Irlande du Nord, les sujets touchant à la politique étrangère et la sécurité, tout comme la question épineuse de la pêche.
Londres cherche à trouver de nouvelles alliances commerciales avec l’Inde et l’Asie tout en conservant son partenariat privilégié avec les Etats-Unis. Toutefois, Londres dépend toujours du marché unique européen. La moitié des échanges commerciaux se font avec l’UE et ne peuvent pas être substitués par des partenaires très lointains. Avant le vote, Michel Barnier a qualifié le Brexit « d’échec pour l’Union européenne », rappelant le long processus des négociations : « C’est un divorce, c’est un avertissement. Pourquoi 52% des Britanniques a voté contre l’Europe? Il y a des raisons : la colère sociale qui existait dans de nombreuses régions du Royaume-Uni, mais aussi dans de nombreuses régions de l’Union européenne ».
La pêche reste au centre du conflit
Quatre mois après la conclusion de l’accord post-Brexit, les tensions sont vives entre le gouvernement français et les pêcheurs qui s’impatientent de voir les autorités britanniques délivrer au compte-goutte les licences qui permettent aux professionnels d’accéder aux sites de pêche. C’est que Londres joue la montre. L’accord post-Brexit prévoit une période de transition jusqu’à l’été 2026, date à partir de laquelle les pêcheurs européens renonceront à 25% des captures dans les eaux britanniques.
« Le Royaume-Uni attend de notre part un certain nombre d’autorisations sur les services financiers. Nous n’en donnerons aucune tant que nous n’aurions pas les garanties sur la pêche et d’autres sujets » a déclaré Clément Beaune. Si le dossier n’avance pas, Paris a menacé le Royaume-Uni de « rétorsion ».