Les menaces de sanction se multiplient, les manifestations LGBT aussi, mais le gouvernement de victor Orban reste inflexible, à un an des élections présidentielles.
C’est aujourd’hui que doit entrer en vigueur la loi LGBTphobe qui interdit la « promotion » de l’homosexualité ou de la transidentité dans le pays. Ce texte controversé s’ajoute aux mesures discriminant la communauté LGBT mises en place par le gouvernement de Viktor Orban dépuis plus de deux ans, comme l’interdiction du changement de genre à l’état civil pour les personnes trans, la limitation l’adoption pour les couples gays ou la confirmation dans la Constitution du mariage uniquement entre un homme et une femme.
Depuis plusieurs semaines, la contestation est vive autour de cette loi. Plusieurs Etats membres de l’UE souhaitent des sanctions contre la Hongrie. Dix-sept pays ont envoyé une lettre aux représentants de l’Union européenne ainsi qu’au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour appuyer leur condamnation de la politique stigmatisante du chef du gouvernement. Mais ce litige doit être examiné par la Commission européenne, ce qui veut prendre de longs mois. Des sanctions financières peuvent être alors prises par l’UE à l’encontre de la Hongrie.
Des menaces de sanctions pour l’instant peu efficaces
Malgré les manifestations de la communauté LGBT en Hongrie, et les nombreux soutiens des associations internationales, Viktor Orban semble décidé à maintenir le durcissement des lois contre les minorités sexuelles. A un an de l’élection présidentielle, sa stratégie est de désigner un ennemi intérieur selon un ancienne députée : « Avant, c’était les chômeurs, les sans-abri, les migrants, l’Union européenne. L’objectif de cette loi est de diviser l’opposition ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fait de ce litige un cas d’école. Hier, elle a menacé de lancer une procédure d’infraction contre la Hongrie. « Si la Hongrie ne corrige pas le tir, la Commission fera usage des pouvoirs qui lui sont conférés en sa qualité de gardienne des traités ». Les eurodéputés réclament le retrait de la loi hongroise et demandent à la Commission européenne de recourir à l’article 7 du traité sur le fonctionnement de l’UE qui permet la suspension de vote d’un Etat Membre.
De son côté, la Hongrie a dénoncé « la campagne sans précédent lancée » à son encontre par l’Union européenne. Dans ce bras de fer, elle bénéficie du soutien de la Pologne.