La tenue de l'Euro sera sûrement un jalon épidémiologique dans la reprise de l'épidémie au Royaume-Uni, et en Europe aussi, où d'autres matches ont eu lieu. La reprise économique, tant attendue, pourrait être menacée à la fin des vacances.
La menace du variant Delta inquiète les pays européens. Si l’Union européenne semble prête à poursuivre la vaccination sur le continent, avec assez de doses pour protéger 70% des 366 millions d’adultes, comme l’a annoncé la présidente la Commission européenne, Ursula von der Leyen, les chiffres montrent une montée spectaculaire de ce variant, qui devient progressivement majoritaire dans plusieurs pays.
La tenue des derniers matches de l’Euro à Londres, où 30.000 nouveaux cas quotidiens ont été enregistrés sur la semaine écoulée, a été vue comme un risque supplémentaire alors qu’une quatrième vague est prévue avant même la fin de l’été. Les images des 60.000 spectateurs arrivant au stade de Wembley ont été rapidement diffusées sur les réseaux sociaux : aucun masque de protection n’était visible et la distanciation était impossible dans l’espace réduit de la fan zone. Après le match, les rassemblements se sont poursuivis durant la nuit, mais aussi à Rome, où la victoire italienne a été célébrée dans les rues.
Forte progression en Europe
« Il est possible, probable même, que des régions très peu touchées par l’épidémie au Royaume-Uni se retrouvent ensemencées par des supporters revenant de Londres » prévient Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à l’Université de Genève (Suisse). « Le variant Delta arrive sur le continent européen. Il semble difficile à contrer tellement il est transmissible. L’euro n’arrange rien »
Delta devrait représenter 90% des nouveaux cas de Covid-19 dans l’Union européenne d’ici fin août, a estimé le centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Et recevoir une seule dose de vaccin n’apporte qu’une protection limitée contre ce variant. Malheureusement, la région Europe de l’OMS ne sera pas totalement vaccinée d’ici là car 63% des personnes attendent toujours leur premier vaccin. L’Espagne et les Pays-Bas ont déjà imposé de nouvelles mesures restrictives. En France, Emmanuel Macron pourrait faire de même ce soir, lors de son intervention télévisée.