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JO : les athlètes LGBT européens s’engagent

mercredi, 4 août, 2021 - 14:28

Les Jeux Olympiques sont aussi une vitrine pour s'opposer au racisme et à l'homophobie dans le sport. Les athlètes LGBT prennent des risques en s'exprimant sur ces sujets, s'exposant à une disqualification, mais l'opposition à l'homophobie d'Etat, en Hongrie et en Pologne, prend de nouvelles formes.

Le site indépendant Outsports, spécialisé sur les actualités sportives liées aux questions LGBT, a dénombré au moins 179 athlètes ouvertement gays, lesbiennes, bisexuels , transgenres ou non binaires participant aux Jeux Olympiques de Tokyo. Ce qui est supérieur au nombre d’athlètes qui le faisaient dans toutes les olympiades précédentes, été comme hiver, combinées. Ils étaient en effet 56 à être « out » à Rio et seulement 23 à Londres. « Cette augmentation massive reflète l’acceptation croissante des personnes LGBT dans le sport et la société » analyse Outsports.

L’homophobie dans le sport est pourtant monnaie courante, comme l’attestent les appels à une meilleure tolérance dans le football, par exemple. Mais la progression des droits LGBT en Europe permet une meilleure visibilité de ces athlètes, comme le plongeur britannique de 27 ans, Tom Daley, qui a gagné l’épreuve de plongeon synchronisée 10 mètres, et qui a fait son coming-out dès 2013. « Je suis fier de dire que je suis gay et champion olympique », a-t-il déclaré. « Quand j’étais plus jeune, je pensais que je ne serais jamais rien ou que je n’arriverais jamais à rien, à cause de ce que j’étais. Et le fait d’être champion olympique maintenant montre que l’on peut tout réussir. » La Polonaise Katarzyna Zillman a remercié sa petite amie lesbienne après avoir obtenu une médaille d’argent en aviron.

Faire pression sur les gouvernements homophobes

Alors que l’Europe cherche à contraindre la Hongrie et la Pologne de changer de politique face aux minorités sexuelles, cette visibilité devient un argument politique. La déclaration de la médaillée polonaise prend valeur d’exemple alors que le pays connaît une vague de répression des droits LGBT. Hors cadre des JO, le pilote de Formule 1 Sebastien Vettel s’est vêtu d’un tee-shirt et d’un masque aux couleurs de l’arc-en-ciel pour dénoncer la nouvelle loi du gouvernement hongrois, qui vise à interdire la promotion de l’homosexualité du changement de sexe auprès des mineurs. Malgré les réprimandes de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), il assure qu’il était prêt à recommencer, quitte à écoper d’une disqualification. Et le champion Lewis Hamilton a aussi pris position contre la politique du gouvernement hongrois, qu’il juge « inacceptable, lâche et dévoyée ».

Si le CIO interdit toujours l’expression d’opinions politiques et sociétales pendant les épreuves, les podiums, les hymnes et les cérémonies d’ouverture et de clôture, les athlètes peuvent désormais évoquer ces sujets de société face aux médias après leur compétition. Pour certains, ce n’est pas suffisant. « Comment serait-il possible de dénoncer le racisme et d’autres formes de discrimination systémique sans viser une structure ou un État en particulier ? », souligne Estelle E. Brun, chargée de recherche en géopolitique du sport à l’Institut de relations internationales et stratégiques, dans une tribune publiée dans Le Monde.

En France, la diffusion du documentaire « Faut qu’on parle », où six sportifs racontent les difficultés qu’ils ont eues à assumer leur homosexualité  dans leurs sorts respectifs a sensibilisé l’opinion publique.


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